Accord de Tristan

Accord de Tristan

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Quatre premières mesures de Tristan und Isolde (version orchestrale)
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L’accord de Tristan est l’accord constitué des notes fa, si, ré♯ et sol♯, ainsi nommé en référence au premier accord de l’opéra de Wagner Tristan und Isolde. Plus généralement, un accord de Tristan est tout accord constitué des trois intervalles suivants au-dessus d'une note de basse : quarte augmentée, sixte augmentée et neuvième augmentée.

Lors de la première représentation de Tristan und Isolde en 1865, cet accord fut considéré comme déroutant, audacieux et innovant. Pourtant cet accord est l’enharmonie d’un accord classique qui existe au moins depuis la Renaissance : l’accord de fa mineur septième avec quinte diminuée (fa, do bémol, mi bémol, la bémol). C'est l’anacrouse qui le précède et surtout l'accord de résolution qui le font apparaître dans un contexte inattendu.

En réalité, Beethoven (Sonate no 18), Schumann (Concerto pour violoncelle, lied), Chopin (prélude) et Liszt (lied) ont précédé Wagner dans l'emploi de cet accord avec cette résolution. Le mérite de Wagner est d’émanciper les accords de leurs fonctions habituelles, et ce remarquable enchaînement d’accords, reste le porte-drapeau d’une grande liberté dans l’enchaînement des accords avec la généralisation du chromatisme, marque bien caractéristique de l’harmonie wagnérienne, alors que les exemples par ailleurs remarquables des trois autres compositeurs cités trouvent leur place dans un contexte harmonique moins audacieux — sans vouloir donner la moindre valeur ni négative ni positive à l'audace dans les enchaînements d'accords.

Certains veulent y voir l’annonce de l'atonalité, qui en est quand même encore bien éloignée, si tant est qu'elle existe. Peut-il y avoir de l'atonalité là où il y a l'octave et la quinte[1]?

  1. (de) Martin Vogel, Der Tristan-Akkord und die Krise der modernen Harmonie-Lehre, Düsseldorf, 1962, p. 12

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