Accords Sykes-Picot

Accords Sykes-Picot
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Carte des accords Sykes-Picot.

Auteur(s) Drapeau du Royaume-Uni Mark Sykes et
Drapeau de la France François Georges-Picot
Signataire(s) Drapeau du Royaume-Uni Edward Grey et
Drapeau de la France Paul Cambon
But Définir la sphère d'influence et de contrôle proposée dans le Moyen-Orient

Les accords Sykes-Picot sont des accords secrets signés le [1], après négociations entre et [2], entre la France et le Royaume-Uni[3] (avec l'aval de l'Empire russe et du royaume d'Italie), prévoyant le découpage du Proche-Orient à la fin de la guerre en plusieurs zones d'influence au profit de ces puissances, ce qui revenait à dépecer l'Empire ottoman. Les accords s'inscrivent dans le contexte d'une domination coloniale par laquelle deux pays exercent une action déterminante et durable sur les peuples d'une région étrangère[4].

En rupture avec des promesses antérieures d'indépendance faites au porte-parole de la nation arabe, le chérif Hussein, le Royaume-Uni et la France morcellent le Moyen-Orient en cinq zones. Chacun de ces deux pays se réserve une zone « d'administration directe » et une zone « d'influence» ; à ces quatre zones s'ajoute une cinquième, la Palestine, censée devenir une zone internationale[4].

À l'issue de la Première Guerre mondiale, les zones seront, pour certaines, modifiées. La Palestine sera cédée au Royaume-Uni, au lieu d'être internationalisée. Les Kurdes de Mossoul se retrouveront non pas en Syrie comme il était prévu mais, dès 1925, dans le nouvel Etat d'Irak créé par les Britanniques, la région de Mossoul ayant été cédée par la France au Royaume-Uni[4].

Les accords Sykes-Picot, relevant de la diplomatie secrète, n'ont pas de valeur légale. Le Royaume-Uni et la France mettent en application ces accords ultérieurement dans le cadre de la Société des Nations, qui leur accorde un mandat pour « conduire à l'indépendance » les peuples du Moyen-Orient « non encore capables de se diriger eux-mêmes », selon le texte de la Société des Nations (SDN), en prenant en compte les vœux de ces peuples[4]. En réalité, le Royaume-Uni et la France n'ont pas tenu compte des vœux des populations et ont réprimé dans le sang les révoltes qui ont éclaté pendant leur mandat, notamment, en Irak, en Palestine et en Syrie[4].

  1. (en) http://www.law.fsu.edu/library/collection/LimitsinSeas/IBS094.pdf [PDF], p. 8.
  2. (en) Martin Sicker, The Middle East in the Twentieth Century, Bloomsbury Academic, (ISBN 978-0-275-96893-9, lire en ligne)
  3. (en) David Fromkin, A Peace to End All Peace: The Fall of the Ottoman Empire and the Creation of the Modern Middle East, New York, Owl, , 286, 288 (ISBN 0-8050-6884-8).
  4. a b c d et e Pierre Blanc et Jean-Paul Chagnollaud, « « Les accords Sykes-Picot ont reconfiguré le Moyen-Orient. » », Idées reçues,‎ , p. 27–34 (lire en ligne, consulté le )

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