Affaire Dreyfus | |
Émile Zola, « J'accuse…! » à la une du journal L'Aurore, . | |
Titre | Affaire Alfred Dreyfus |
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Fait reproché | Espionnage |
Chefs d'accusation | Espionnage et intelligence avec l'ennemi |
Pays | France |
Ville | Paris |
Jugement | |
Statut | Condamné à la déportation à perpétuité et à la dégradation publique (1894) Condamné à dix ans de réclusion (1899) Acquitté le |
Tribunal | Conseil de guerre de la prison du Cherche-Midi de Paris (1894) Conseil de guerre de la Xe région militaire de Rennes (1899) |
Formation | Chambres réunies de la Cour de cassation (1906) |
Date du jugement | |
Recours | Requête en révision acceptée le Arrêt cassé le Gracié le Acquitté sans renvoi le |
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L'affaire Dreyfus (prononcé : [afɛʁ dʁɛfys]) est une affaire d'État devenue un conflit social et politique majeur de la Troisième République, survenu en France à la fin du XIXe siècle autour de l'accusation de trahison faite au capitaine Alfred Dreyfus, juif d'origine alsacienne, qui est finalement innocenté. Elle bouleverse la société française pendant douze ans, de 1894 à 1906, la divisant profondément et durablement en deux camps opposés : les « dreyfusards », partisans de l'innocence de Dreyfus, et les « antidreyfusards », partisans de sa culpabilité.
La condamnation fin 1894 du capitaine Dreyfus — pour avoir prétendument livré des documents secrets français à l'Empire allemand — est, selon la plupart des spécialistes, un complot plus qu'une erreur judiciaire[1],[2],[3] sur fond d'espionnage, dans un contexte social particulièrement propice à l'antisémitisme et à la haine de l'Allemagne (revanchisme) après son annexion de l'Alsace-Lorraine (Alsace-Moselle) en 1871. L'affaire rencontre au départ un écho limité, avant qu'en 1898 l'acquittement du véritable coupable et la publication d'un pamphlet dreyfusard par Émile Zola, « J'accuse…! » ne provoquent une succession de crises politiques et sociales. À son paroxysme en 1899, l'affaire révèle les clivages de la France de la Troisième République, où l'opposition entre les camps dreyfusard et antidreyfusard suscite de très violentes polémiques nationalistes et antisémites, diffusées par une presse influente. Elle s'achève en 1906, par un arrêt de la Cour de cassation qui innocente et réhabilite définitivement Dreyfus.
Cette affaire est souvent considérée comme le symbole moderne et universel de l'iniquité[4] au nom de la raison d'État, et reste l'un des exemples les plus marquants d'une erreur judiciaire difficilement réparée, avec un rôle majeur joué par la presse et l'opinion publique.