Arche d'alliance

Capture de l'Arche d'alliance par les Philistins, fresque de la synagogue de Doura Europos. Deux scènes rappelant la pratique de la déportation[1] ou de la mutilation des statues de divinités des peuples vaincus selon leur degré d'hostilité ou de vassalité[2].

L'Arche d'alliance (en hébreu אֲרוֹן הָעֵדוּת, Aron ha'Edout, « Arche du témoignage ») est une relique sacrée centrale de la tradition judaïque, mentionnée dans la Bible hébraïque comme un coffre construit selon des instructions divines données à Moïse sur le mont Sinaï[3]. Réalisée en bois d'acacia et recouverte d'or pur à l'intérieur et à l'extérieur, l'Arche est rectangulaire et est surmontée d'un propitiatoire flanqué de deux chérubins sculptés en or, leurs ailes déployées et formant un trône symbolique pour la présence divine[4]. L'Arche était destinée à contenir les Tables de la Loi contenant le Décalogue, mais certains textes du Nouveau Testament suggèrent qu'elle aurait aussi abrité d'autres objets sacrés, comme un vase contenant la manne ou le bâton d'Aaron.

Dans la Bible, l'Arche d'alliance est décrite comme un objet de pouvoir spirituel et symbolique, représentant l'alliance entre Dieu et le peuple d'Israël. Elle joue un rôle actif dans les récits de l'Exode et de la conquête de la Terre promise. Portée par des prêtres lévites à l'aide de barres en bois recouvertes d'or insérées dans des anneaux fixés à ses côtés, elle précédait les Israélites dans leurs déplacements et était associée à des événements miraculeux. Parmi les récits notables, l'Arche aurait provoqué la séparation des eaux du Jourdain, permettant au peuple d'Israël de le traverser à pied, et causé la chute des murailles de Jéricho lors d'un siège. Elle symbolisait également la présence divine lors des batailles, offrant victoire ou protection.

Après l'installation des Israélites en Terre promise, l'Arche fut déposée dans le Tabernacle, une tente sacrée, avant d'être placée dans le Temple de Salomon à Jérusalem, dans le Saint des saints[5]. Cependant, le sort de l'Arche demeure mystérieux après la destruction du Premier Temple par les Babyloniens en 586 av. J.-C. Aucune trace historique ou archéologique certaine de l'Arche n'a été retrouvée, ce qui a donné lieu à d'innombrables théories. Certains suggèrent qu'elle aurait été cachée à Jérusalem avant la destruction du Temple, transportée en Éthiopie, ou détruite.

  1. Les Philistins, reconnaissant la puissance de l’arche, la déportent, à l'instar des soldats assyriens qui transportant des statues de divinités capturées dans des villes ennemies. Ils « la mettent sur un chariot neuf tiré par des vaches qui allaitent et qui n’ont pas porté de joug, ce qui souligne le caractère rituel du procédé. C’est une sorte de divination à l’aide des vaches. L’idée est sans doute que si des vaches qui allaitent et que l’on sépare de leurs petits s’avancent malgré tout en direction du territoire des Hébreux, c’est qu’elles sont conduites par la volonté divine ». Cf Thomas Römer, « L’arche de Yhwh : de la guerre à l’alliance », Études théologiques et religieuses, t. 94,‎ , p. 105
  2. Mutilation de la tête (décapitation), des mains. Cf Mark A. Brandes, « Destruction et mutilation des statues en Mésopotamie », Akkadica 16, 1980, p. 28-41
  3. « … il [Moïse] prit la charte et la plaça dans l'arche »

    (Exode 40,20) ou encore

    « Et Il [Dieu] a écrit sur les tables, de la même écriture que la première fois […] et le Seigneur m'a remis les tables […] je les ai mises dans l'arche »

    (Deutéronome 10,3/5).
  4. Bible Segond 1910/Exode (complet) 25,22.
  5. Bible Segond 1910/Premier livre des Rois 8,1-5.

From Wikipedia, the free encyclopedia · View on Wikipedia

Developed by Nelliwinne