Le mot bastide (en latin et en occitan : bastida) désigne, dans le sud-ouest du royaume de France au Moyen Âge, notamment dans le comté de Toulouse et le duché d'Aquitaine, une ville nouvelle (« ville neuve ») fondée par une autorité féodale (dans certains cas par le roi de France) qui la dote d'une charte municipale permettant aux habitants de s'administrer grâce à un conseil élu et construite selon des normes architecturales caractéristiques (remparts, plan régulier avec une place centrale entourée d'arcades, etc.).
Les bastides, dont le nombre est évalué entre trois cents et cinq cents[1], sont principalement créées entre 1222 et 1373, c'est-à-dire entre la fin de la croisade des Albigeois (1209-1229) et le début de la guerre de Cent Ans (1337-1453). Elles se trouvent presque toutes dans quatorze des actuels départements français[2]. Il s'agit d'un phénomène unique à l'échelle de l'Europe, qui marque aujourd'hui encore la vie urbaine des régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, notamment sur le plan touristique.
Un facteur de la fondation de nombreuses bastides est le conflit entre les rois de France de la maison capétienne et les ducs d'Aquitaine de la maison Plantagenêt, qui depuis 1154 sont aussi rois d'Angleterre.
Ces fondations répondent à un certain nombre de caractéristiques d'ordre politique, mais aussi d'ordre économique, dans le contexte de l’essor urbain considérable de l'Europe occidentale à partir du XIe siècle.