Commercial Lunar Payload Services (littéralement « Services de charges utiles lunaires ») ou CLPS est un programme de l'agence spatiale américaine, la NASA, dont l'objectif est de transporter à la surface de la Lune des instruments scientifiques, des équipements et des engins spatiaux (astromobiles).
Pour optimiser les coûts, l'ensemble des opérations est confié à des opérateurs privés, de la conception de l'engin spatial chargé de déposer la charge utile à la surface de la Lune jusqu'au déploiement sur le sol lunaire, en passant par l'intégration de la charge utile et le lancement. La forme de la prestation demandée est similaire à celle du programme COTS consacré au transport de fret vers la Station spatiale internationale : elle donne une entière autonomie aux constructeurs des atterrisseurs lunaires en échange d'une prise de risques acceptée et ceux-ci peuvent compléter les instruments scientifiques et expériences sélectionnés par la NASA avec des charges utiles commerciales. La prestation est payée par la NASA à un cout fixe qui s'élève au début du programme à 1 million USD par kilogramme transporté.
Le programme CLPS est mis sur pied en 2018 pour répondre au regain d'intérêt pour la Lune, qui s'est notamment traduit par le lancement du projet de station spatiale lunaire Lunar Gateway, puis le retour prévu à courte échéance (initialement en 2024) de l'homme sur la Lune dans le cadre du programme Artemis. Les équipements et instruments déposés à la surface de la Lune, parmi lesquels l'astromobile (rover) VIPER chargé d'analyser la glace d'eau présente dans les cratères du pôle Sud, doivent notamment préparer les expéditions humaines. Le programme dispose d'une enveloppe de 2,6 milliards USD pour la période courant jusqu'à .
Plusieurs sociétés développant des atterrisseurs lunaires sont sélectionnées pour placer des dizaines de charges utiles technologiques ou scientifiques sur le sol lunaire dans le cadre de missions programmées initialement entre 2021 et 2023 : Astrobotic Technology (atterrisseurs Peregrine et Griffin), Intuitive Machines (atterrisseurs Nova-C), Masten Space Systems (atterrisseur XL-1), Firefly Aerospace (atterrisseur Blue Ghost). Ces engins sont capables de déposer une charge utile comprise entre 100 et 450 kilogrammes.
Début 2025, neuf missions sont planifiées et deux missions du programme ont été réalisées avec un succès globalement mitigé : échec de Peregrine Mission One et succès partiel de Intuitive Machines One. À la suite de la faillite de Masten, un nouveau fournisseur, Draper, est sélectionné. Par ailleurs, le développement de l'atterrisseur Griffin est mis en suspens en raison de l'abandon par la NASA en du développement de l'astromobile VIPER, qui a justifié sa construction. Un rapport de l'audit interne de la NASA publié en constate que l'agence spatiale ne respecte pas la démarche prévue (large autonomie laissée aux sociétés contractantes en échange d'une prise de risques importants), ce qui contribue aux retards. Il met en évidence que le programme a des objectifs trop ambitieux concernant les coûts et délais, compte tenu de l'expérience limitée des entreprises impliquées, de leur fragilité financière et des modifications introduites en cours de développement dans les cahiers des charges. Il estime que les objectifs de ce programme (lancement de deux missions par an) ne seront pas remplis.