Conseillisme

Le conseillisme ou communisme de conseils est un courant qui puise ses influences à la fois dans le marxisme et l'anarchisme, tant dans sa dimension théorique que pratique. Ce courant affirme que les conseils de travailleurs, mais aussi d'autres formes de conseils populaires (tels que ceux des paysans, des quartiers ou des communes), doivent s'organiser en contre-pouvoir à l'État capitaliste et bourgeois. Leur objectif est de le remplacer et de diriger démocratiquement la société.

Parmi ses principales références historiques, on trouve la Commune de Paris (1871), les idées du luxemburgisme en Allemagne, les conseils ouvriers et paysans en Russie en 1905 et 1917, la tentative de République alsacienne des conseils en 1918, l'expérience des conseils de travailleurs de Turin en 1919, les conseils de travailleurs lors de la révolution allemande en 1918-1919, les conseils en Hongrie en 1956 ou encore la révolte sociale en France lors de mai 68.

Au-delà des conseils ouvriers, les conseillistes visent un élargissement de cette forme d'organisation à toute la société. Le conseillisme, historiquement, s'est d'abord concentré sur les conseils ouvriers comme forme d'organisation révolutionnaire, en opposition au modèle léniniste du parti avant-gardiste devant saisir l'appareil d'Etat. Cependant, à partir des années 1960, une évolution du conseillisme a vu le jour, visant à étendre ce modèle au-delà des seules sphères économiques et ouvrières. Ce renouveau de la pensée conseilliste s'est largement appuyé sur les principes de démocratie directe et d'autogestion, intégrant également des dimensions sociales et communautaires[1].

Dans cette nouvelle vision, le conseillisme s'est orienté vers des formes d'organisation locales, incluant des conseils communautaires et locaux, et non plus seulement dans les lieux de travail. L'idée était de remplacer les structures étatiques centralisées par des formes décentralisées de gestion collective, permettant ainsi une transformation globale de la société. Cela se reflétait aussi dans l'engagement de groupes influencés par le conseillisme, comme les Situationnistes ou Socialisme ou Barbarie, qui ont réinterprété cette approche pour intégrer des aspects plus larges de la révolution sociale[2].

Ainsi, cette approche se voulait plus inclusive et visait un renversement des rapports sociaux à tous les niveaux, pas seulement au travail, mais aussi dans la gestion de la communauté et des territoires, incarnant une vision de transformation radicale à travers l'organisation autonome de la société.

Parmi les théoriciens les plus connus du communisme de conseils, nous avons Anton Pannekoek, Karl Korsh et Paul Mattick. Des anarchistes comme Gustav Landauer et Erich Mühsam, qui ont l'un et l'autre participé à la République des conseils de Bavière en 1919, se sont également déclarés partisans des conseils ouvriers.

  1. (en) « Council communism - an introduction | libcom.org », sur libcom.org (consulté le )
  2. (en) « Radical traditions: council communism - Steve Wright | libcom.org », sur libcom.org (consulté le )

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