L’expression crise du logement réfère communément à une pénurie de logements abordables doublée d’une explosion des prix du parc résidentiel, surtout locatif, résultant en une pression sur la demande en logements. D’autres facteurs concomitants sont souvent invoqués dans les discours politiques et médiatiques, tels que la hausse du coût de la vie, l’endettement des ménages, l’augmentation de la population et le solde migratoire. Toutefois, la financiarisation du marché de l’immobilier, la détention d’une part importante du parc locatif par des fonds d’investissement, le recours à la reprise de logement et aux hausses des loyers par les propriétaires, puis la conversion de logements en hébergement à court terme sont autant de facteurs qui, dans les deux dernières décennies, ont structurellement affecté l’offre de logements et tiré le prix des loyers vers le haut[1].