Le mot dhimmi (en arabe : ذمّي) est un terme historique[1] du droit musulman qui désigne les sujets non-musulmans d'un État sous gouvernance musulmane. Ces sujets ont à la fois un statut discriminatoire et protecteur qui leur impose principalement de payer un impôt particulier appelé djizîa et une loyauté envers l'État musulman. En échange, l'État offrait essentiellement la protection de leur vie, leurs biens et la liberté de conserver leur propre religion[2]. Les dhimmis sont des non-musulmans vivant sous la protection d'un État islamique[1],[3]. Les dhimmis étaient exonérés de certaines fonctions spécifiquement attribuées aux musulmans s'ils payaient la taxe de vote (djizîa) mais étaient par ailleurs égaux en vertu des lois sur les biens, les contrats et les obligations[4],[5],[6]. Les juifs et les chrétiens étaient tenus de payer la djizîa tandis que les païens, selon les différentes décisions des quatre madhhabs (malikisme, hanafisme, hanbalisme et chaféisme), pouvaient être tenus d'accepter l'islam, de payer la djizîa, d'être exilés ou d'être tués[7],[8],[9],[10],[11]
La tradition débutant au VIe siècle attribue la paternité du statut de dhimmi au deuxième calife Omar. Ce statut a codifié pendant des siècles la place des personnes de religion monothéiste, principalement les minorités juives et chrétiennes à l'origine majoritaires dans les pays soumis aux autorités musulmanes.
L'ensemble de règles ou le régime juridique auquel étaient soumis les dhimmis était appliqué avec plus ou moins de négligence ou de sévérité selon les périodes et les régimes. La distance était parfois considérable entre le discours rigoriste des théologiens, et l'attitude des juristes (faqîh), plus laxistes et pragmatiques, qui l'ont souvent emporté dans la réalité[N 1]. Des juifs et des chrétiens furent ainsi nommés vizirs (Premiers ministres)[12], et gouvernèrent les musulmans, malgré leur statut de dhimmis.
Le statut de dhimmi fut aboli en 1855 dans tous les pays gouvernés par l'Empire ottoman[N 2].
« Selon le système de statut de dhimma, les non-musulmans doivent payer une taxe de vote en échange de la protection des musulmans et du privilège de vivre en territoire musulman. Selon ce système, les non-musulmans sont exemptés du service militaire, mais ils sont exclus de l'occupation des postes élevés impliquant de traiter des intérêts élevés de l'État, comme être président ou premier ministre du pays. Mais, dans l'histoire islamique, des non-musulmans occupaient des postes élevés, en particulier dans les domaines liés aux politiques fiscales ou à la perception des impôts. »
« Au départ, il n'y avait pas de conversion forcée, pas de choix entre "l'islam et l'épée". La loi islamique, suivant un principe coranique clair (2:256), interdit de telles choses […] bien qu'il y ait eu des cas de conversion forcée dans l'histoire islamique, ceux-ci ont été exceptionnels. »
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