La question de l'espace a donné lieu à de multiples approches philosophiques depuis l'Antiquité[1]. On distingue grossièrement un avant Descartes et un après Descartes. Depuis Descartes jusqu'à nous, « l'espace est appréhendé comme un réceptacle, comme contenant vide, homogène, doté de trois dimensions […], il s'étend de manière uniforme et équivalente en toutes ses directions »[2]. L'origine métaphysique de cette caractérisation géométrico-physique, est parfaitement laissée de côté et demeure à ce jour, inquestionnée. Pourtant, les Grecs, et particulièrement Aristote, n'avaient pas cette expérience du spatial à partir de l'extension, ils raisonnaient à partir de la notion de lieu τοπος en tant que « chôra », χώρα , dont le sens est à prendre, selon Martin Heidegger, comme cette dimension qui réserve et donne place aux « choses » pour être ce qu'elles sont en tant qu'elles ont leur lieu propre. On peut prendre comme exemple, ce lieu mythique qu'est l'Agora pour ce qui est des réunions politiques à Athènes, la Polis ou le lit du fleuve[3].
Dans une vue synthétique, on peut résumer à partir de l'article du Dictionnaire des concepts[4], à trois types de positions l'attitude des philosophes vis-à-vis de la question de l'espace :