Fantaisie en fa mineur (Schubert)

Fantaisie en fa mineur D.940.
Image illustrative de l’article Fantaisie en fa mineur (Schubert)
Manuscrit ▲ de la Fantaisie en fa mineur D. 940 de Schubert.
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Document audio : le Duo Latsos joue la Fantaisie en fa mineur de Franz Schubert D. 940 (Op. posth. 103), pour piano à quatre mains, en public le 13/04/2019 à Beverly Hills (Californie). [Courtesy of Musopen][1].
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La Fantaisie en fa mineur, D. 940, opus posthume 103, est une œuvre pour piano à quatre mains composée par Franz Schubert en 1828, soit l'année même de sa mort. Elle est la seule œuvre qu'il ait explicitement dédiée à la jeune comtesse Caroline Esterházy, une de ses élèves qu'il aimait profondément et sans espoir, ainsi qu'en attestent des témoignages d'époque[2],[3],[4],[5],[6].

Tout ceci nimbe cette œuvre, « dense et troublante »[4], d'une atmosphère « extatique » qui contribue « à accentuer le caractère tragique d’une musique où les silences parlent autant que les notes », selon le critique Jean-Luc Macia dans la Revue des deux mondes de septembre 2015[7].

Elle est d'ailleurs la plus célèbre, la plus tardive[a] et la plus aboutie de ses compositions pour piano à quatre mains — un genre où Schubert excellait[8],[4],[9] —, et destinée dès sa naissance à la publication par l'auteur lui-même[9] (ce qui n'était pas le cas de toutes ses partitions manuscrites). Le musicologue Christopher Gibbs la décrit même comme « non seulement la plus réussie de ses œuvres [pour piano], mais aussi la plus originale, peut-être »[6]. Elle est aussi la dernière des Fantaisies de Schubert, une de ses formes préférées par la liberté de structure qu'elle lui offrait[3], forme qu'il a contribué à enrichir et portée à son paroxysme d'expressivité[8]. Elle a été « composée durant cette ultime année qui a vu naître tant de chefs-d’œuvre — les Impromptus posthumes, la Messe n°6 en mi bémol Majeur, les trois dernières Sonates pour piano, le Quintette en ut Majeur à deux violoncelles... — elle a été écrite avec un soin particulier »[3].

Elle a en effet été précédée de plusieurs esquisses depuis janvier de la même année 1828, lesquelles montrent le cheminement de la pensée, la maturation de l’œuvre avec ses renoncements, ses repentir et ses trouvailles[3]... L'intérêt de consulter ces ébauches est avant tout « d'humaniser une œuvre devenue si sacrée, de ne jamais perdre de vue qu'elle a été écrite par un homme, avec ce que ça implique de doutes et de remises en question ; et de constater aussi que Schubert, aussi prolifique qu'il fût en si peu de temps, "pensait" ses œuvres avant de les écrire [et tout au long du processus intellectuel et créatif], lui qu'on a souvent pris pour un pur instinctif »[3].

  1. On pourra consulter un enregistrement vidéo du Duo Latsos jouant cette Fantaisie de Schubert ici : « The Latsos Piano Duo plays Schubert's Fantasy in F Minor, D940 », sur YouTube, (consulté le ).
  2. Témoignage d'Eduard von Bauernfeld à retrouver chez : Ian Bostridge (trad. de l'anglais par Denis-Armand Canal), Le Voyage d'hiver de Schubert : anatomie d'une obsession [« Schubert's Winter Journey, anatomy of an Obsession »], Arles, Actes Sud, (1re éd. 2015 (en)), 442 p. (ISBN 2330077459, OCLC 1024315310). Ce témoignage est aussi évoqué par Rita Seblin ici : (en) Rita Seblin, « Schubert à la Mode », sur The New York Review of Books, (consulté le ), § 3.
  3. a b c d et e ... et ainsi qu'il est dit dans le livret — rédigé par l'interprète et transcripteur lui-même — du CD que le pianiste, compositeur et musicologue Jérôme Ducros a entièrement consacré aux Fantaisies de Schubert au piano solo (avec transcription, donc, pour celle-ci) en 2001, et qui est référencé ci-dessous.
  4. a b et c (en + de + fr) Misha Donat, Livret du CD "Schubert piano duets", par Paul Lewis et Steven Osborne (voir discographie), Hypérion, , 16 p. (lire en ligne), pp. 8 à 11.
  5. Bruno Serrou, « Franz Schubert, notre contemporain », sur ResMusica, (consulté le ).
  6. a et b Christofer Howard Gibbs (trad. La Vie de Schubert), The Life of Schubert, Cambridge University Press, , 240 p. (ISBN 978-0-521-59512-4, lire en ligne), pp. 161 et 150-151.
  7. Dans le cadre de la critique de disques de ce numéro de la Revue des deux mondes de septembre 2015, il s'agit d'une recension du CD Erato : 461669 9, présentant la Sonate D. 894, la Mélodie hongroise et la Fantaisie D. 940 de Schubert par David Fray et Jacques Rouvier : Jean-Luc Macia, « Un rêve, des jumeaux et des claviers », sur dev.cosavostra.com, Revue des deux mondes, (consulté le ), p. 171.
  8. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Cassard
  9. a et b Franz Schubert, Fantaisie en fa mineur op. 103 D. 940, partition établie par Willi Kahl, Henle Verlag, , 32 p. (ISMN 9790201801803, présentation en ligne). Même présentation ici : « Fantaisie en Fa Mineur », sur di-arezzo.fr (consulté le )


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