Flux axoplasmique

Le flux axoplasmique ou transport axonal désigne le transport des macromolécules, et en particulier des protéines, le long de l'axone des neurones, soit dans le sens antérograde, du corps cellulaire vers la synapse, soit dans le sens inverse, dit rétrograde. Ce double flux directionnel a été mis en évidence en 1971 par Liliana Lubińska[1]. Suivant les mécanismes impliqués, ces flux peuvent être rapides (quelques microns par seconde) ou lents (environ cent fois moins vite).

L'essentiel des protéines, et notamment des protéines synaptiques, étant synthétisé au niveau du corps cellulaire, une partie de ces molécules doit donc être acheminée sur toute la longueur de l'axone pour pouvoir être utilisée dans la neurotransmission. Le flux axoplasmique permet par exemple de transporter jusqu'à la terminaison axonale, les vésicules synaptiques dont le contenu en neurotransmetteurs a été synthétisé au sein de l'appareil de Golgi. Le transport axonal permet aussi d'évacuer des molécules des axones pour les porter vers le soma, où elles seront dégradées par les lysosomes[2].

Les mécanismes sous-jacents au transport axoplasmique sont encore imparfaitement connus mais ils s'appuient vraisemblablement sur les microtubules et les protéines motrices, kinésine et dynéine, s'agissant des flux rapides tandis que les flux lents reposent sur la contribution de mécanismes multiples (transport actif, diffusion, renouvellement et croissance cytoarchitectonique).

Ce flux permet la régénérescence de neurones sectionnés, et c'est d'ailleurs cette observation qui a conduit à sa découverte[3].

La dynéine, protéine motrice assurant le transport axonal rétrograde, achemine les vésicules et autres produits cellulaires vers le soma des neurones. Une chaîne chimique légère enserre les produits, tandis que la tête de la protéine s'accroche sur un microtubule, « rampant » le long.

Le transport vers la soma est qualifié de « rétrograde », et celui vers les synapses « transport antérograde[4],[5]. »

  1. (en) Lubińska L et Niemierko S., « Velocity and intensity of bidirectional migration of acetylcholinesterase in transected nerves. », Brain Res., vol. 27, no 2,‎ , p. 329-42 (PMID 4101562, DOI 10.1016/0006-8993(71)90258-7, lire en ligne, consulté le ) modifier
  2. E. Oztas, « Neuronal Tracing », Neuroanatomy, vol. 2,‎ , p. 2–5 (lire en ligne)
  3. (en) Lubińska L., « On axoplasmic flow. », Int Rev Neurobiol., vol. 17,‎ , p. 241-96 (PMID 49329, DOI 10.1016/s0074-7742(08)60211-1, lire en ligne, consulté le ) modifier
  4. G. Karp, P. van der Geer, Cell and molecular biology: concepts and experiments, John Wiley (réimpr. 4e) (ISBN 978-0-471-46580-5, lire en ligne), 344
  5. M.F. Bear, B.W. Connors et M.A. Paradso, Neuroscience : exploring the brain, Lippincott Williams & Wilkins, (réimpr. 3e) (ISBN 978-0-7817-6003-4, lire en ligne), p. 41

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