La graphologie est une technique d'observation et d'interprétation d'une écriture manuscrite visant à établir le portrait psychologique de son scripteur. Fonctionnant selon les mêmes principes que les tests projectifs, cette discipline s'est développée au XIXe siècle et est restée active jusqu'au milieu du XXe siècle en Europe et aux USA. Au XXIe siècle, cette pratique est extrêmement marginale dans le monde et n'existe significativement, dans les faits, qu'en France[1].
Le caractère scientifique de cette discipline est fortement contesté, et le recours à son service est en recul aujourd’hui, quoique toujours légal en France dans le cadre du recrutement professionnel. Considérée comme une pseudo-science[2] sans fondement scientifique, sa pratique est discréditée dans de nombreux pays car jugée « non pertinente » et « non fiable »[3],[4]. Son utilisation est interdite ou considérée comme farfelue dans de nombreux pays qui classent cette activité dans les pseudo-sciences[5]. Elle apparait dans le "top 5" des méthodes d'évaluation psychologiques les plus discréditées[6].
L’analyse graphologique est utilisée dans deux optiques :
à visée personnelle, pour obtenir un portrait psychologique complet, et étudier les compatibilités caractérielles au sein d’un couple par exemple ;
à but professionnel, lors d’un recrutement, comme approche pour voir si le candidat correspond au poste proposé en fonction des qualités attendues, ou encore pour l’aide à l’orientation professionnelle en décelant les aptitudes et les goûts du demandeur[7].
La graphologie doit être distinguée :
de l'expertise en écriture qui est une technique d'investigation visant à attribuer un écrit manuscrit à son scripteur, que ce soit pour l'identification judiciaire de l'auteur d'un écrit anonyme ou pour l'attribution historique de documents manuscrits ;
ainsi que de la graphothérapie, qui s'adonne à la rééducation de l'écriture pour corriger les troubles graphomoteurs.
↑(en) Beyerstein L.B. & Beyerstein D.F., The Write stuff. Evaluations of Graphology : The study of handwriting analysis., Promotheus Books, , 515 p. (ISBN978-0879756123)
↑(en) Russel H. Driver, M. Ronald Buckley et Dwight D. Frink, « Should We Write Off Graphology? », International Journal of Selection and Assessment, vol. 4, no 2, , p. 78–86 (DOI10.1111/j.1468-2389.1996.tb00062.x)
↑(en) Adrian Furnham et Barrie Gunter, « Graphology and Personality: Another Failure to Validate Graphological Analysis. », Personality And Individual Differences, vol. 8, , p. 433-435
↑(en) Maja Panova et Kiril Postolov, « Graphology as a human resources selection tool in the organisations », Ekonomski pogledi, vol. 17, no 4, , p. 147–156 (ISSN1450-7951, DOI10.5937/EkoPog1501147P, lire en ligne, consulté le )
↑(en) John C. Norcross, Gerald P. Koocher et Ariele Garofalo, « Discredited psychological treatments and tests: A Delphi poll. », Professional Psychology: Research and Practice, vol. 37, no 5, , p. 515–522 (ISSN1939-1323 et 0735-7028, DOI10.1037/0735-7028.37.5.515, lire en ligne, consulté le )
↑Cf. Pierre Foix, L’orientation professionnelle par la graphologie, Payot, 1946.