Guarana

Paullinia cupana

Le guarana (Paullinia cupana Kunth var. Sorbilis [Mart.] Ducke de son nom scientifique complet) est une liane de la famille des Sapindacées originaire de l'Amazonie brésilienne qui produit des baies rouges contenant ses graines (+/- 200 g). Il est appelé waraná (littéralement «  essence de la raison ») en satéré-mawé[1], un peuple autochtone dont les membres se revendiquent être "les fils du guarana" (os filhos do warana ou warana memb'yt dans leur langue)[2] et qui est à la base du mythe de l'origine de la tribu[3].

Les industriels l'ont modifié dans les années 1990 pour en faire un arbuste moins riche en nutriments mais qui produit 3 à 5 kg de graines en moyenne et en extraire la caféine pour des boissons et des compléments alimentaires.

Plantation de Guarana au Brésil, région de Bahia

La plante est connue par les Européens depuis le XVIIIe siècle, découverte attribuée au médecin allemand Christian-François Paullini. Sa graine contient des méthylxantines comme la guaranine (un isomère de la caféine), de la théophylline et de la théobromine, ainsi que des quantités importantes de catéchines, ce qui en fait l'une des plantes toniques les plus complètes au monde[4]. La graine décortiquée puis réduite en poudre est consommée pour ses propriétés stimulantes soit directement, soit diluée dans de l'eau ou du jus de fruits. Cette poudre est aujourd'hui classée additif alimentaire et complément alimentaire dans certains pays (États-Unis par exemple). Son goût est âpre, rappelant celui de la terre, mais avec une saveur caractéristique. Le fruit de couleur rouge laisse apparaître, lorsqu'il est mûr, une chair blanche ainsi que les graines.

Au Brésil, le guarana est cultivé dans les États de l'Amazonas (où il pousse à l'état sauvage), du Mato Grosso et de Bahia. Dans l'Amazonas, près de la municipalité de Maués, les Amérindiens de la nation satéré-mawé continuent de transmettre le mythe de l'origine de la domestication de la plante, dont ils furent les premiers à découvrir les propriétés[5], et de la cultiver et la commercialiser dans le cadre du Projet Waranà ou Projet Autonome Intégré d'Eco-ethno-développement Sateré Mawé (PAIESM)[6],[7],[8].

Une forme de soda, très populaire au Brésil, appelée uniformément guarana, est produite à partir d'extraits de la plante. Au Portugal, ainsi qu'en Allemagne et en Suisse, une telle boisson – initialement exportée – est commercialisée depuis les années 1990.

  1. « Le guarana, plante riche en caféine : propriétés, bienfaits et atouts santé », sur Binette & Jardin (consulté le ).
  2. « Portal dos Filhos do Waraná - Convivio dos filhos do Waraná », sur www.nusoken.com (consulté le )
  3. (pt) Alba Lucy Giraldo Figueroa, « Guaraná, a máquina do tempo dos Sateré-Mawé », Boletim do Museu Paraense Emílio Goeldi. Ciências Humanas, vol. 11,‎ 2016-jan-apr, p. 55–85 (ISSN 1981-8122 et 2178-2547, DOI 10.1590/1981.81222016000100005, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Lidilhone Hamerski, Genise Vieira Somner and Neusa Tamaio, « Paullinia cupana Kunth (Sapindaceae): A review of its ethnopharmacology, phytochemistry and pharmacology », Journal of Medicinal Plants Research, vol. 7, no 30,‎ , p. 2221-2229 (lire en ligne Accès libre [PDF])
  5. (en) Charles R. Clement, Michelly De Cristo-Araújo, Geo Coppens D’Eeckenbrugge et Alessandro Alves Pereira, « Origin and Domestication of Native Amazonian Crops », Diversity, vol. 2, no 1,‎ , p. 72–106 (ISSN 1424-2818, DOI 10.3390/d2010072, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Anthony Richard Henman, « Guaraná (Paullinia cupana var. sorbilis): Ecological and social perspectives on an economic plant of the central amazon basin », Journal of Ethnopharmacology, vol. 6, no 3,‎ , p. 311–338 (DOI 10.1016/0378-8741(82)90054-X, lire en ligne, consulté le )
  7. Bastien Beaufort, « Le Waraná des Indiens Sateré Mawé : plante amazonienne en voie de globalisation et extension des frontières du commerce équitable », Revue internationale des études du développement, vol. N°240, no 4,‎ , p. 95 (ISSN 2554-3415 et 2554-3555, DOI 10.3917/ried.240.0095, lire en ligne, consulté le )
  8. « Portal dos Filhos do Waraná », sur www.nusoken.com (consulté le )

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