Date | Du au |
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Lieu | Japon |
Issue |
Victoire de l'empereur Fin du shogunat Restauration du pouvoir impérial |
Domaine de Satsuma Domaine de Chōshū Domaine de Tosa Domaine de Saga Avec le soutien du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande |
Shogunat Tokugawa Domaine d'Aizu Domaine de Jōzai Domaine de Nagaoka Avec le soutien de l'Empire français |
Empereur Meiji Conseiller médical William Willis[1] |
Tokugawa Yoshinobu Enomoto Takeaki |
environ 40 000 | environ 80 000 |
Plus de 1 125 tués ou blessés | Plus de 4 550 tués, blessés ou prisonniers |
Batailles
La guerre de Boshin (戊辰戦争, Boshin sensō ), parfois appelée révolution japonaise ou guerre civile japonaise, est un conflit armé qui oppose de 1868 à 1869 les forces du shogunat Tokugawa à une coalition cherchant à s'emparer du pouvoir politique au nom de la cour impériale.
La guerre trouve son origine dans le mécontentement d'un grand nombre de nobles et de jeunes samouraïs vis-à-vis du traitement des étrangers par le shogunat depuis l'ouverture du Japon à l'extérieur au cours de la décennie précédente. L'influence croissante de l'Occident dans l'économie a entraîné un déclin similaire à celui des autres pays asiatiques de l'époque. Une alliance de fonctionnaires impériaux et de samouraïs occidentaux, en particulier les domaines de Chōshū, Satsuma et Tosa, s'assure le contrôle de la Cour impériale et place le jeune empereur Meiji sous son influence. Tokugawa Yoshinobu, le shogun en titre, prenant conscience de l'inanité de sa situation, abdique et remet le pouvoir politique à l'empereur. En agissant ainsi, Yoshinobu espère que le clan Tokugawa sera préservé et pourra participer au nouveau gouvernement.
Cependant, des manœuvres des troupes impériales, des épisodes de violence partisane à Edo et un décret impérial soutenu par Satsuma et Chōshū abolissant le clan Tokugawa poussent Yoshinobu à lancer une campagne militaire dans le but de prendre le contrôle de la cour impériale à Kyoto. Les combats tournent rapidement en faveur de la faction impériale, aux troupes moins nombreuses mais plus modernes, et, après une série de batailles qui s'achève par la capitulation d'Edo, Yoshinobu se rend. Les partisans du shogunat se replient dans le Nord de Honshū et, plus tard, à Hokkaidō où ils fondent l'éphémère république d'Ezo. Ce dernier obstacle est brisé par les forces impériales à la bataille de Hakodate en 1869, laissant l'empereur maître de tout le Japon et mettant fin à la phase militaire de la restauration de Meiji.
Environ 69 000 hommes sont mobilisés pendant le conflit et 8 200 d'entre eux sont tués. En fin de compte, la faction impériale victorieuse abandonne son projet d'expulsion des étrangers du Japon et soutient plutôt une politique de modernisation continue en vue d'une éventuelle renégociation des traités inégaux avec les puissances occidentales. Sur l'insistance de Saigō Takamori, figure influente du camp impérial, les partisans des Tokugawa bénéficient de la clémence du nouveau régime et un grand nombre d'anciens dirigeants du shogunat et de samouraïs se voient plus tard confier des responsabilités gouvernementales.
Lorsque la guerre de Boshin commence, le Japon entame déjà sa modernisation, suivant un chemin similaire à celui des nations occidentales industrialisées. Étant donné que les puissances occidentales, en particulier le Royaume-Uni et la France, sont étroitement impliquées dans la politique du pays, l'installation du pouvoir impérial trouble davantage le conflit. Avec le temps, la guerre de Boshin est romancée comme une « révolution sans effusion de sang » en raison du nombre peu élevé de victimes au regard de la taille de la population japonaise. Cependant, un nouveau conflit éclate bientôt au sein du camp impérial entre les samouraïs occidentaux et les modernistes, qui débouche sur la plus sanglante rébellion de Satsuma.