Date | 1914-1921 |
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Lieu | Maroc |
Issue | Victoire française |
République française Makhzen |
Zayanes Aït Ouirra Derkaouiyya Chaouia Soutenus par : Empire ottoman (jusque 1916) Empire allemand (jusque 1918) |
Hubert Lyautey Paul Prosper Henrys Joseph-François Poeymirau |
Mouha Ou Hammou Zayani Moha ou Said (en) Sidi Ali Amhaouch |
95 000 soldats français[1]. | Jusqu'à 4 200 tentes (approximativement 21 000 hommes) Zayens[2]. |
Pertes françaises dans le Moyen Atlas estimée en 1933[3] :
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Coordonnées | 33° 30′ nord, 4° 30′ ouest | |
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La guerre de Zayan (des Zayanes) est menée entre la France et la Confédération Zayan des tribus berbères au Maroc entre 1914 et 1921 lors de la conquête française du Maroc. Le Maroc est devenu un protectorat français en 1912 et le résident général Louis-Hubert Lyautey cherche à étendre l'influence française vers l'est à travers les montagnes du Moyen Atlas vers l'Algérie française. Les Zayans s'y opposent, dirigés par Mouha ou Hammou Zayani. La guerre commence bien pour les Français, qui prennent rapidement les villes clés de Taza et Khénifra. Malgré la perte de leur base de Khénifra, les Zayans infligent de lourdes pertes aux Français, qui répliquent en constituant des groupes mobiles, formations interarmes qui mêlent infanterie, cavalerie et artillerie régulières et irrégulières en une seule force.
Le déclenchement de la Première Guerre mondiale s'avère significatif, avec le retrait des troupes pour le service en France aggravé par la perte de plus de 600 Français tués à la bataille d'Elhri. Lyautey réorganise ses forces disponibles en une « barricade vivante », composée d'avant-postes occupés par ses meilleures troupes protégeant le périmètre du territoire français avec des troupes de qualité inférieure occupant les positions d'arrière-garde. Au cours des quatre années suivantes, les Français conservent la majeure partie de leur territoire malgré les renseignements et le soutien financier fournis par les Empires centraux à la Confédération Zayanne et les raids et escarmouches continus réduisant la main-d'œuvre française.
Après la signature de l'armistice avec l'Allemagne en novembre 1918, des forces importantes de membres de la tribu sont restées opposées à la domination française. Les Français reprennent leur offensive dans la région de Khénifra en 1920, établissant une série de fortifications pour limiter la liberté de mouvement des Zayans. Ils ouvrent des négociations avec les fils de Hammou, persuadant trois d'entre eux, ainsi que beaucoup de leurs partisans, de se soumettre à la domination française. Une scission au sein de la Confédération Zayan entre ceux qui soutiennent la soumission et ceux qui s'y opposent encore conduit à des luttes intestines et à la mort de Hammou au printemps 1921. Les Français répondent par une forte attaque à trois volets dans le Moyen Atlas qui pacifie la région. Certains membres de la tribu, dirigés par Moha ou Said (en), fuient vers le Haut Atlas et poursuivent une guérilla contre les Français jusque dans les années 1930.