Les Houthis (en arabe : الحوثيين), du nom de leurs dirigeants, Hussein Badreddine al-Houthi[27],[28] et ses frères[29], sont une organisation armée, politique et théologique chiitezaydite (branche Jarudiyah), active initialement dans le gouvernorat de Sa'dah et le nord-ouest du Yémen, puis à partir de 2014, dans tout le pays. Le nom houthi est à l'origine le nom d'une tribu dont sont issus les membres de l'organisation[30]. Le véritable nom du mouvement est Ansar Allah (arabe : أنصار الله, aussi transcrit Ansârollâh[31] ou Ansarullah[32] et signifiant « les partisans de Dieu »)[33]. Ses membres n'acceptent pas l’appellation « houthis » car il renvoie à une tribu tandis que le mouvement s'identifie comme un mouvement national[34].
Le groupe est issu du Forum des jeunes croyants, organisation religieuse et culturelle cofondée en 1992 par Hussein Badreddine al-Houthi et Mohamad Azzane[35]. Ses membres sont majoritairement zaïdites, un courant religieux généralement rattaché au chiisme, mais une partie d'entre eux est sunnite. Il s'agissait en partie d'une réponse à la propagation du salafisme au Yémen, financée par l'Arabie saoudite[36]. En 2004, l'assassinat par les forces de sécurité yéménites d'un parlementaire et fondateur du Forum des jeunes croyants, Hussein al-Houthi, a déclenché la première insurrection des houthis contre l’État. Jusqu'alors pacifique, le mouvement se scinda en deux factions, l'une modérée et pacifiste et l'autre prônant la lutte armée, qui deviendra par la suite les houthis[37].
Le mouvement serait soutenu par l'Iran dans le cadre de la guerre civile yéménite. Pour cette raison, ce conflit est quelquefois considéré comme une guerre par procuration entre l'Arabie saoudite et l'Iran[38]. D'autres sources mentionnent que l'Iran aurait au contraire essayé de les freiner[39]. Certains analystes affirment que le soutien iranien aux houthis est de faible ampleur et fondé principalement sur la lutte contre les alliés des États-Unis au Moyen-Orient. Considérer les houthis comme un mouvement politiquement aligné sur les intérêts iraniens serait en ce sens exagérer leurs liens avec l’Iran[40].
Depuis 2015, les houthis combattent l'intervention dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen, qui vise à établir le contrôle territorial total du gouvernement internationalement reconnu au Yémen[41]. Les houthis se sont également heurtés au Mouvement du Sud, à Al-Qaïda, aux Frères musulmans locaux (sous le parti Al-Islah, alliés du gouvernement internationalement reconnu), à la mouvance salafiste et à l'organisation terroriste Daech. En 2023, les houthis tentent de gêner le commerce maritime en Mer Rouge en réaction aux opérations militaires israéliennes à Gaza[42]. Ils lancent des attaques contre des navires commerciaux en Mer Rouge, par missiles et drones. Plusieurs puissances occidentales constituent une coalition pour les combattre[43].
↑ a et b(en) Asher Orkaby, « Houthi Who? A History of Unlikely Alliances in an Uncertain Yemen », Foreign Affairs, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
↑« Yemen's Houthi-led govt appoints new envoy to Syria », Middle East Monitor, (lire en ligne [archive du ], consulté le ) :
« Yemen's Houthi-led National Salvation Government (NSG) has appointed a new ambassador to Syria, one of the countries alongside Iran which recognises the Sanaa-based government. »
↑« Syria expels Houthi 'diplomatic mission' in Damascus », Arab News, (lire en ligne)
↑« North Korea's Balancing Act in the Persian Gulf », The Huffington Post, (lire en ligne [archive du ], consulté le ) :
« North Korea's military support for Houthi rebels in Yemen is the latest manifestation of its support for anti-American forces. »
↑(en) « Yemen crisis: Who is fighting whom? », sur BBC, (consulté le ), § [4] (« Who are the Houthis? ») : « The Houthis take their name from Hussein Badr al-Din al-Houthi. ».
↑François-Xavier Trégan, « Yémen : Au nord, une guerre à huis clos », Le Monde, (consulté le ), § [1] (« La province de Saada aux mains des rebelles chiites ») : « On les appelle les “houthis”, en référence à leur chef, Abd Al-Malik Al-Houthi. ».