Immigration en France | |
Effectifs | |
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Immigrés France entière | 7 282 000 en 2023 + 3,8 % / 2022 + 32 % / 2010 |
Étrangers France entière | 5 614 000 en 2023 + 5,5 % / 2022 + 47 % / 2010 |
Taux d’immigrés | 10,7 % (2023) |
Taux d’étrangers | 8,2 ‰ (2023) |
Sex-ratio immigrés | 94 ♂/100 ♀ |
Titres de séjour délivrés annuellement | |
Total (hors Britanniques) | 366 954 en 2023 + 53 % / 2013 |
Économique | 54 572 en 2023 + 210 % / 2013 |
Familial | 91 078 en 2023 - 9 % / 2013 |
Étudiants | 108 375 en 2023 + 72 % / 2013 |
Humanitaire | 46 425 en 2023 + 144 % / 2013 |
Divers | 26 504 en 2023 + 85 % / 2013 |
Droit d'asile | |
Réfugiés | 44 759 en 2023 |
Protection subsidiaire | 16 136 en 2023 |
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L'immigration en France est l'entrée sur le territoire national de personnes en provenance d’un autre pays qui viennent pour un long séjour ou pour s'installer. Elle se traduit par des flux migratoires et par des franchissements de frontières. Le dénombrement et la caractérisation des différentes catégories de personnes (immigrants, immigrés, étrangers) sont établis à l'aide des données recueillies par l'Insee dans le cadre du recensement de la population ou d'études spécifiques récurrentes ou ponctuelles, comme l'études Trajectoires et Origines, organisée conjointement avec l'Ined et de données en provenance du ministère de l'Intérieur, notamment les titres et documents de séjour.
L’immigration vers la France est un processus historique remarquable dès la révolution industrielle au XIXe siècle et également lié à des recrutements de travail après la Seconde Guerre mondiale, depuis les colonies françaises, pour la reconstruction du pays. Des mines de Lorraine et du Nord aux industries parisiennes, jusqu’au couloir industriel lyonnais, les personnes immigrées ont constitué une force de travail majeure. Après les trois premières vagues d'immigration (Révolution industrielle, Entre-deux-guerres et Trente glorieuses) se sont succédé deux périodes : la mise en place une politique de maîtrise des flux migratoires (1974-2006) s'accompagnant notamment d'une immigration massive (années 1980 et 1990), suivie à partir de 2006 du développement de la notion d'immigration choisie avec des régularisations au cas par cas, puis d'un durcissement de la législation à partir de 2020.
La proportion d'immigrés au sein de la population française a assez peu évolué jusque dans les années 2000. Elle se situe dans une fourchette étroite entre 5 et 7 %, identique a celle de l'Entre-deux-guerres. Depuis le début des années 2000, elle croit régulièrement et atteint 10,7% au , soit 7,3 millions d'immigrés, dont 2,5 millions, soit 34 % d'entre eux, ont acquis la nationalité française. La population étrangère vivant en France s'élève quant à elle à la même date à 5,6 millions de personnes, soit 8,2 % de la population totale. En comparaison, les personnes étrangères représentaient 7,2 % de la population de l'Union européenne.
Le nombre de migrants européens (notamment Espagnols, Italiens et Portugais) croît jusqu’en 1975 puis s’amenuise avant d’être dépassé par celui des populations originaires du continent africain au cours de la période 1982-1990. L’augmentation remarquable du nombre des Africains, originaires pour la plupart du Maghreb, atteste de la forte demande de main-d’œuvre durant les années de forte croissance économique des Trente Glorieuses. Elle s'accentue dans les années 2010 et singulièrement depuis 2015 avec la crise migratoire en Europe. Parmi l’ensemble des immigrés vivant en France en 2023, les nationalités les plus représentées sont l'Algérie (12,2 %), le Maroc (11,7 %) et le Portugal (7,9 %).
Selon les données du ministère de l'Intérieur, 326 954 premiers titres de séjour ont été délivrés en 2023, soit une légère hausse de 2,5 % par rapport à 2022. Le motif étudiant est le premier motif d’attribution d’un titre de séjour, suivi par les titres pour motif familial. Les principaux pays d'origine des bénéficiaires de premiers titres de séjour sont le Maroc, l'Algérie, la Tunisie.
L'antisémitisme et le racisme sont des idéologies et des programmes politiques qui sont nés à la fin du XIXe siècle, avec le développement de l'immigration et de la colonisation, mais ce n’est qu’à la fin des années 1970 et au début des années 1980, lorsque le chômage et les problèmes sociaux se généralisent, que la question de l’immigration s’est imposée à l’ensemble de la société. Les années 2010 voient l’avènement des réseaux sociaux qui contribuent à influencer l’opinion publique. Toutefois le rapport 2022 de la Commission nationale consultative des droits de l'homme constate que la présence des immigrés ne semble pas susciter en tant que telle une opposition très marquée dans la société, allant à l'encontre de la cristallisation du monde politique autour des questions d'immigration.