Schéma d'un dimère d'immunoglobuline A sécrétoire montrant la chaîne H (en bleu), la chaîne L (en rouge), la chaîne J (en magenta) et le composant sécrétoire (en jaune). Deux vues, l'une tournée à 90 degrés l'une par rapport à l'autre, des chaînes d'acides aminés comprenant des IgA1 sécrétoires. Les couleurs sont les suivantes : chaînes H (bleu et bleu clair), chaînes L (rouge et rouge clair), chaîne J (magenta) et composant sécrétoire (jaune). Les coordonnées de chaque atome de carbone de l'épine dorsale ont été dérivées de l' entrée de la PDB 3CHN[1]. Deux vues, l'une tournée à 90 degrés l'une par rapport à l'autre, des chaînes d'acides aminés comprenant l' IgA2 sécrétoire. Les couleurs sont les suivantes : chaînes H (bleu et bleu clair), chaînes L (rouge et rouge clair), chaîne J (magenta) et composant sécrétoire (jaune). Les coordonnées de chaque atome de carbone de l'épine dorsale ont été dérivées de l' entrée de la PDB 3cm9[2].
Les immunoglobulines A (IgA, également appelée IgAs dans leur forme sécrétoire) sont un isotype d'anticorps qui joue un rôle crucial dans la fonction immunitaire des muqueuses. La quantité d'IgA produite par le système immunitaire des muqueuses est supérieure à celle de tous les autres types d'anticorps combinés[3]. En termes absolus, entre trois et cinq grammes sont sécrétés chaque jour dans la lumière intestinale[4]. Cela représente jusqu'à 15% de la totalité des immunoglobulines produites dans le corps[5].
Elles constituent une première ligne de défense immunitaire contre les toxines et les agents infectieux présents dans l'environnement. Dans l'intestin, la production d'IgA est fortement induite au cours de la colonisation des nouveau-nés par la flore intestinale, acquise au cours de l'accouchement et dans les heures qui suivent[6]. Le lait maternel contient également des IgA, qui sont ainsi transmises passivement au nouveau-né par l'allaitement.
L'IgA a deux sous-classes (IgA1 et IgA2) et peut être produite sous forme monomère ou dimérique. La forme dimérique IgA est la plus répandue et est également appelée IgA sécrétoire (IgAs). L'IgAs est la principale immunoglobuline présente dans les sécrétions muqueuses, notamment les larmes, la salive, la sueur, le colostrum et les sécrétions des voies génito-urinaires, gastro-intestinales, de la prostate et de l'épithélium respiratoire. On la trouve également en petites quantités dans le sang. Le composant sécrétoire de IgAs empêche l'immunoglobuline d'être dégradée par les enzymes protéolytiques. Ainsi, les IgAs peuvent survivre dans l'environnement gastro-intestinal sévère et offrent une protection contre les microbes qui se multiplient dans les sécrétions corporelles[7]. Les IgAs peuvent également inhiber les effets inflammatoires d'autres immunoglobulines[8]. L'IgA est un faible activateur du système du complément et n'opsonise que faiblement.
↑« Location of secretory component on the Fc edge of dimeric IgA1 reveals insight into the role of secretory IgA1 in mucosal immunity », Mucosal Immunology, vol. 2, no 1, , p. 74–84 (PMID19079336, DOI10.1038/mi.2008.68)
↑« The nonplanar secretory IgA2 and near planar secretory IgA1 solution structures rationalize their different mucosal immune responses », The Journal of Biological Chemistry, vol. 284, no 8, , p. 5077–87 (PMID19109255, PMCID2643523, DOI10.1074/jbc.M807529200)
↑« Intestinal IgA synthesis: regulation of front-line body defences », Nature Reviews. Immunology, vol. 3, no 1, , p. 63–72 (PMID12511876, DOI10.1038/nri982)
↑« The functional interactions of commensal bacteria with intestinal secretory IgA », Current Opinion in Gastroenterology, vol. 23, no 6, , p. 673–8 (PMID17906446, DOI10.1097/MOG.0b013e3282f0d012)
↑(en) Macpherson AJ, Harris NL., Interactions between commensal intestinal bacteria and the immune system., dans Nat Rev Immunol. 2004 Jun;4(6):478-85. Lien PubMed