Insuline

Insuline
Image illustrative de l’article Insuline
Monomère d'insuline humaine (PDB 1AI0).
Identification
No CAS 9004-10-8
11061-68-0 (insuline humaine)
No ECHA 100.031.151
No CE 232-672-8
234-279-7 (insuline humaine)
No RTECS NM8900250
Code ATC A10AB01, A10AB03, A10AB04, A10AB05, A10AC01, A10AC03, A10AD05, A10AE04, A10AE05
DrugBank DB00030
PubChem 16129672
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C257H383N65O77S6  [Isomères]
Masse molaire[1] 5 807,57 ± 0,299 g/mol
C 53,15 %, H 6,65 %, N 15,68 %, O 21,21 %, S 3,31 %,
Propriétés physiques
fusion 81 °C

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.
Les deux chaines de l'insuline bovine. En rouge les ponts disulfures.
Modélisation 3D d'une molécule d'insuline, avec la chaîne A en orange, la chaîne B en vert, et les ponts disulfures en jaune
Modélisation 3D d'une molécule d'insuline, avec la chaîne A en orange, la chaîne B en vert, et les ponts disulfures en jaune
 
Structure moléculaire de l'insuline. Carbone en rouge, Oxygène en vert, Azote en bleu, Soufre en rose.
Structure moléculaire de l'insuline. Carbone en rouge, Oxygène en vert, Azote en bleu, Soufre en rose.

L'insuline (du latin : insula « île »[2]) est une hormone protéique sécrétée par les cellules β des îlots de Langerhans dans le pancréas, ainsi que dans les corps de Brockmann de certains poissons téléostéens[3]. Elle a un effet important sur le métabolisme des glucides, des lipides et des protéines en favorisant l'absorption du glucose présent dans le sang par les cellules adipeuses, les cellules du foie et celles des muscles squelettiques. Le glucose absorbé par ces tissus est converti en glycogène ou en triglycérides, voire en les deux à la fois dans le cas du foie. La libération de glucose par le foie dans le sang est très fortement limitée par un taux sanguin élevé en insuline[4].

Cette hormone joue de ce fait, avec le glucagon, un rôle majeur dans la régulation des substrats énergétiques, dont les principaux sont le glucose, les acides gras et les corps cétoniques. Dans le couple que forment l'insuline et le glucagon, l'insuline a le rôle principal chez les mammifères : son absence est fatale dans un délai de quelques mois. Dans d'autres espèces, en particulier chez les oiseaux, c'est l'inverse : le glucagon est l'hormone principale.

Globalement, l'action de l'insuline est souvent résumée par son effet hypoglycémiant (baisse du taux de glucose dans le sang). Il est probablement plus juste de dire que l'insuline est sécrétée en fonction de l'état nutritionnel et de l'activité physique, de sorte qu'après les repas, sous l'influence de l'élévation de la glycémie (la concentration de glucose dans le sang), mais aussi sous l'influence directe de la présence des aliments dans le tube digestif, la sécrétion d'insuline est stimulée, ce qui permet le stockage du glucose, produit final de la digestion des aliments glucidiques. D'une manière générale, l'insuline sanguine a pour effet de stimuler l'anabolisme des cellules, ce qui en fait une hormone anabolisante ; à l'inverse, une faible concentration en insuline dans le sang favorise le catabolisme, c'est-à-dire la dégradation des macromolécules biologiques en molécules plus petites.

Les diabètes sucrés sont des maladies de la sécrétion d'insuline. Dans sa forme la plus sévère, le diabète insulino-dépendant (ou diabète de type 1) est mortel en quelques mois en l'absence de traitement, dans un tableau caractérisé par l'hyperglycémie, la perte de muscle et de tissu adipeux, et la production massive et non régulée non seulement de glucose mais aussi de corps cétoniques : c'est l'acidocétose diabétique. En Occident, le diabète insulinodépendant est une maladie qui n'est que très rarement fatale, grâce à l'insuline, médicament que les diabétiques doivent s'injecter plusieurs fois par jour. Ce n'est pas le cas dans la plupart des pays de l'Afrique subsahélienne où l'insuline médicament fait souvent défaut.

Les insulines humaines obtenues par génie génétique sont, contrairement aux anciennes insulines prélevées chez le porc, d'une stabilité telle que depuis 2010 beaucoup de patients insulinotraités ne sont pas des patients insulinodépendants : l'usage de l'insuline évite l'apparition de certaines complications liées à certains médicaments tels que la metformine en cas d'insuffisance rénale.

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. « INSULINE : Etymologie de INSULINE », sur www.cnrtl.fr (consulté le )
  3. (en) James R. Wright Jr, Hua Yang, Olga Hyrtsenko, Bao-You Xu, Zeiming Yu et Bill Pohajdak, « A review of piscine islet xenotransplantation using wild-type tilapia donors and the production of transgenic tilapia expressing a “humanized” tilapia insulin », Xenotransplantation, vol. 21, no 6,‎ , p. 485-495 (PMID 25040337, PMCID 4283710, DOI 10.1111/xen.12115, lire en ligne).
  4. (en) P. Sonksen et J. Sonksen, « Insulin: understanding its action in health and disease », British Journal of Anaesthesia, vol. 85, no 1,‎ , p. 69-79 (PMID 10927996, DOI 10.1093/bja/85.1.69, lire en ligne).

From Wikipedia, the free encyclopedia · View on Wikipedia

Developed by Nelliwinne