"Iroha-uta" (いろは歌) se traduit littéralement par "le poème Iroha". C'est un poème japonais composé de 47 caractères kana, qui utilise chaque caractère de l'alphabet japonais (kana) exactement une fois (à l'exception du caractère "ん" qui n'existait pas à l'époque où le poème a été écrit).
Le "Iroha-uta" est célèbre pour être un pangramme, c'est-à-dire une phrase qui contient toutes les lettres d'un alphabet, et il a été utilisé traditionnellement pour enseigner l'ordre des kana (les syllabaires japonais). En plus de son utilisation pratique, le poème est aussi admiré pour sa beauté littéraire et sa profondeur philosophique. Le contenu du poème est souvent interprété comme une réflexion sur l'impermanence de la vie, un thème central du bouddhisme.
Le poème est attribué au moine et savant bouddhiste Kūkai, bien que son auteur soit en réalité inconnu.. Sa date de rédaction est, d'après les spécialistes, postérieure au XIe siècle.
Longtemps utilisé pour l'apprentissage des kanas, il fut remplacé par le goinzu (tableau de cinq sons) puis par le gojūonzu (tableau des cinquante sons) durant l'époque d'Edo. Il est maintenant utilisé pour l'initiation à la calligraphie, et pour la lecture des notes, et sert parfois de classement.
Ce célèbre poème est initialement composé avec la totalité des quarante-sept hiraganas, à l'exception du ん (n) qui date de l'ère Edo, ainsi que du /ye/ qui disparaît avant cette date. Après qu'il a commencé à être utilisé, le kana ん (n) a été ajouté, afin que le poème continue d'être un exercice complet.