Jean-Pierre Boyer | |
Portrait de Jean-Pierre Boyer. | |
Titre | |
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Chef suprême de l’État unifié d’Haïti | |
– (21 ans, 1 mois et 4 jours) |
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Prédécesseur | Lui-même (président à vie d’Haïti) José Núñez de Cáceres (président d’Haïti espagnol) |
Successeur | Charles Rivière Hérard |
Président à vie d’Haïti | |
– (1 an, 3 mois et 20 jours) |
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Prédécesseur | Lui-même (président à vie du sud) Henri II (roi du nord) |
Successeur | Lui-même (Unification) |
Président à vie d’Haïti (Sud) | |
– (2 ans, 6 mois et 19 jours) |
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Prédécesseur | Alexandre Pétion |
Successeur | Lui-même (président à vie de tout Haïti) |
Biographie | |
Nom de naissance | Jean-Pierre Boyer |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Port-au-Prince (Saint-Domingue) |
Date de décès | (à 74 ans) |
Lieu de décès | Ancien 1er arrondissement de Paris |
Conjoint | Marie-Madeleine Lachenais |
Enfants | Azéma Boyer |
Héritier | Jean-Pierre Boyer-Bazelais |
Profession | Militaire (général de division) |
Religion | Catholique |
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Président à vie d’Haïti | |
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Jean-Pierre Boyer, né le à Port-au-Prince et mort le à Paris[1], est un militaire et homme d'État haïtien, ayant participé à la guerre d'indépendance d'Haïti et qui fut président à vie d'Haïti du au [2], faisant de lui le chef d'État haïtien étant resté le plus longtemps au pouvoir, soit 25 ans de règne.
Proche du général André Rigaud, il est commandant des élites mulâtres contre l'autorité du général Toussaint Louverture lors de la guerre des couteaux en juin 1799. Par la suite, il soutient les Français lors de l'expédition de Saint-Domingue en 1802 avec le général Alexandre Pétion dont il devient l'élève. Puis, il rejoint, avec Pétion, les forces nationalistes commandées par le général Dessalines qui aboutissent à la victoire des rebelles et à la proclamation de l'indépendance d'Haïti. Sous le Premier Empire, il est d'abord fidèle à l'empereur Dessalines mais participe en 1806 au complot, dirigé par Pétion, qui met fin au régime. Il soutient la candidature d'Alexandre Pétion comme président de la République lors du conflit qui l'oppose au général Henri Christophe, également prétendant au pouvoir suprême. Pétion résiste à Christophe et se proclame président de la République dans la partie sud du pays. Haïti se divise alors en deux États, l'un au nord et l'autre au sud. Fidèle à Pétion, Boyer devient son successeur désigné, lorsque ce dernier révise la constitution pour s’attribuer les pleins pouvoirs en 1816. Après la mort de celui-ci en 1818, Boyer hérite des pleins pouvoirs et du titre de président à vie et de chef suprême des armées, avec le prédicat d’altesse sérénissime, comme le stipule la constitution de 1816[3]. En 1820, il profite de la révolution nordiste pour renverser la monarchie christophiste et réunifier le nord et le sud d'Haïti. Puis, il annexe la partie espagnole de l'île et gouverne d'une main de fer toute l’île d’Hispaniola, et administre ainsi un vaste territoire comprenant celui d'Haïti et de l'actuelle République dominicaine.
Sous son règne, Boyer met de l'ordre dans les finances de l'État, améliora l'administration et favorisa les arts et les sciences. Il était aussi un législateur important, qui a fait adopté un code rural en mai 1826 qui a établi un régime agraire et a imposé la corvée pour l'entretien des routes[4]. En 1825, il a obtenu la reconnaissance du jeune État haïtien vis-à-vis de la France de Charles X, qui accepte de reconnaître diplomatiquement l'État d’Haïti en échange d'une compensation de 150 millions de francs. Pour rembourser cette lourde indemnité, Boyer dut imposer un impôt spécial qui le rendit très impopulaire, tout en négociant un emprunt de 30 millions, tout en exigeant une réduction du montant imposé, ramené à 90 millions en février 1838. Malgré cela, il se maintient au pouvoir pendant plus de 20 ans jusqu'à sa déposition en 1843, provoquée par une nouvelle révolution menée par ses opposants. Exilé en France, il meurt à Paris en 1850 après sept années d'exil[5].
Avec le dictateur paraguayen José Gaspar Rodríguez de Francia, Boyer est l'un des dirigeants américains, de sa génération, à avoir gouverner le plus longtemps son pays[6].