La Mal-mesure de l'homme | |
Auteur | Stephen Jay Gould |
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Genre | Argumentatif - Essai |
Sujet | Tests de capacités, Crâniométrie, Quotient intellectuel, Test de personnalité, Racisme, Sciences sociales |
Version originale | |
Langue | Anglais |
Version française | |
Lieu de parution | États-Unis |
Date de parution | 1981, 1996 |
Nombre de pages | 352 |
ISBN | 0-393-01489-4 |
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La Mal-mesure de l'homme (en anglais The Mismeasure of Man) est un livre publié en 1981 par le paléontologue Stephen Jay Gould. Ce livre dresse à la fois une histoire et une critique des méthodes statistiques et des motivations culturelles qui sous-tendent le déterminisme biologique, la croyance selon laquelle « les différences sociales et économiques entre les groupes humains – principalement les races, les classes et les sexes – découlent de distinctions héréditaires et innées et que la société, en ce sens, serait un reflet précis de la biologie »[1].
Gould affirme que l’idée fondamentale du déterminisme biologique repose sur l’hypothèse selon laquelle « il est possible d’attribuer une valeur aux individus et aux groupes en mesurant l’intelligence comme une donnée quantitative unique ». Il examine le déterminisme biologique à travers les pratiques de crâniométrie et de tests psychologiques, deux approches majeures utilisées pour quantifier l’intelligence. Selon lui, ces méthodes souffrent de deux erreurs fondamentales. La première est la réification, définie comme « la tendance à transformer des concepts abstraits en entités concrètes »[2]. Des exemples de réification incluent le quotient intellectuel (QI) et le facteur d’intelligence générale (facteur g), qui ont servi de fondements à de nombreuses recherches sur l’intelligence humaine. La deuxième erreur est celle du classement, qui désigne « la tendance à organiser des variations complexes selon une échelle graduelle et ascendante »[2].
Le livre a été largement salué dans la presse littéraire et par le grand public, mais a suscité des réactions fortement polarisées au sein de la communauté scientifique[3]. Les avis favorables ont souligné la pertinence de la critique du racisme scientifique, du concept d’intelligence générale et du déterminisme biologique, tandis que les détracteurs ont reproché à Gould des inexactitudes historiques, un raisonnement imprécis ou un parti pris politique[3]. The Mismeasure of Man a remporté le prix du National Book Critics Circle[3]. Les conclusions de Gould concernant les méthodes employées par le chercheur du XIXe siècle Samuel George Morton pour mesurer les volumes crâniens ont suscité une controverse notable, donnant lieu à de nombreuses études remettant en question ses affirmations.
En 1996, une deuxième édition est parue. Elle comprend deux chapitres supplémentaires critiquant le livre de Richard Herrnstein et Charles Murray, The Bell Curve (1994).