Mansa Jata, communément appelé Mari Diata II, peut-être à tort[n 1], est mansa du Mali de 1360 à 1374. Il est un dirigeant inefficace et son règne, relaté par l'historien nord-africain contemporain Ibn Khaldoun, marque le début du déclin de l'empire du Mali[1].
Jata est le fils de Mansa Maghan, et en tant que tel le petit-fils de Mansa Musa. Jata pourrait être la même personne qu'un personnage nommé Jatil[n 2] mentionné par Ibn Battuta[n 3]. Si tel est le cas, il vit en exil à Kanburni sous le règne de son grand-oncle Mansa Suleyman, peut-être parce que Suleyman prend le trône du père de Jata, Maghan, par la force[1]. Jata aurait alors conspiré avec la femme de Suleyman, Qasa, qui aurait pu être sa sœur, pour déposer Suleyman[2]. Cependant, Qasa est découverte et la tentative de coup d'État est empêchée.
À la mort de Suleyman, son fils Qanba lui succède et ne règne que neuf mois. Une guerre civile éclate bientôt, dont Jata sort vainqueur. Il consolide son pouvoir à la fin de l'année 1360. Suleyman prépare une délégation de cadeaux pour le sultan mérinide, mais il meurt avant que la délégation ne puisse être envoyée, et la délégation prend part à la guerre civile à Walata[3]. Jata ajoute des cadeaux à la délégation, dont une girafe, et envoie la délégation à Fès. La délégation arrive en décembre 1360 ou janvier 1361[n 4], où elle a été reçue par le sultan Abu Salim et suscite beaucoup d'intérêt parmi les habitants de Fès[4].
Jata est considéré comme un souverain tyrannique et dépensier. Il aurait vendu l'un des trésors nationaux du Mali, un bloc d'or pesant vingt qintars, pour un prix bien inférieur à sa valeur[5].
Jata contracte une maladie du sommeil[n 5] qui le rend de plus en plus incapable. Après deux ans de maladie et un règne de quatorze ans, il meurt, en 1373 ou 1374[n 6]. Il est remplacé par son fils Musa ; un autre de ses fils, Magha, succède à Musa[6].
Djibril Tamsir Niane identifie Jata avec Konkodugu Kamissa, une figure de la tradition orale de Hamana[7], mais Yves Person conteste les interprétations de Niane sur les généalogies traditionnelles[8] et suggère qu'il y a un écart dans la tradition orale entre le milieu du 14ème siècle et le début du 17ème[9], avec Sulayman étant le dernier mansa rappelé avant cet écart[10].
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