Le national-communisme est un terme décrivant des formes différentes dans lesquelles le Marxisme-Léninisme et le socialisme furent adoptés et/ou implantés par différents leaders dans différents pays utilisant des aspects du nationalisme ou de l'identité nationale pour créer une politique indépendante de l'internationalisme communiste. La national-communisme avait été utilisé pour décrire des mouvements et des gouvernements qui cherchèrent de créer une variante unique et distincte du communisme basée sur des caractéristiques nationales et circonstances, au lieu de suivre les politiques mises en place par d'autres états socialistes, tel que l'Union soviétique[1].
Dans chaque état indépendant, empire ou dépendance, la relation entre la classe sociale et la nation avait ses propres particularités. Les communistes ukrainiens Vasyl Shakhraï, Oleksandr Shumskyi et Serhii Mazlakh, puis le Tatar Soltangäliev, considéraient les intérêts de l'état bolchevique russe comme opposés avec ceux de leurs propres pays. Les partis communistes qui avaient tenté de poursuivre des politiques plus ou moins différentes de celle de l'Union soviétique étaient décriés comme « national-communistes ». Les exemples incluent Josip Broz Tito et sa direction indépendante qui guida la Yougoslavie vers un modèle autogestionnaire qui n'intégra ni le Comecon ni le pacte de Varsovie, mais participa au mouvement des non-alignés. Furent également qualifiées de « national-communistes » les gouvernances, fort différentes entre elles, de la Hongrie d'Imre Nagy, du socialisme à visage humain tchécoslovaque d'Alexander Dubcek, du « socialisme du goulash » de Janos Kadar, des débuts de la république socialiste de Roumanie de Nicolae Ceaușescu[1],[2] et aussi, en Asie, du Kampuchéa démocratique de Pol Pot[3] et de la Corée du Nord du Juche[4],[5].
Le communisme comme l'envisageaient Karl Marx et Friedrich Engels était internationaliste : l'« internationalisme prolétarien » était supposé faire de la lutte des classes une priorité pour la classe ouvrière, tandis que le nationalisme était vu comme une manipulation de la bourgeoisie (diviser pour mieux régner) pour empêcher le prolétariat de s'unir contre la classe dirigeante. Le Komintern fut créé pour mettre en œuvre cette doctrine mais avec la nouvelle politique du socialisme dans un seul pays, le stalinisme en fit un instrument au service prioritaire des intérêts soviétiques. Pendant la Guerre froide, la « concurrence géopolitique » du mouvement des non-alignés favorisa le « national-communisme » (officiellement baptisé « voie propre vers le communisme »[6]), étroitement surveillé par le Kremlin mais simultanément brandi comme bannière et démonstration de la diversité du bloc de l'Est et de l'« indépendance de chaque Parti communiste »[7].