Nicolas Edme Restif de La Bretonne

Nicolas Edme Restif de La Bretonne
Portrait gravé par Berthet d'après Louis Binet (1785).
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Œuvres principales
Plaque apposée sur l'ancienne librairie où il travailla, rue de l'Horloge à Auxerre.

Nicolas Edme Restif (/ʁe.tif/[1]), dit Restif de La Bretonne, également épelé Rétif et de La Bretone[2], est un écrivain français né le à Sacy et mort le à Paris.

Fils d'un laboureur de l'Yonne[3], il emménage avec sa famille lorsqu'il a huit ans dans la métairie de La Bretonne[4], située dans le même village de Sacy. Devenu ouvrier typographe à Auxerre et Dijon, Nicolas Restif de La Bretonne s'installe à Paris en 1761 : c'est alors qu'il commence à écrire. Sa vie personnelle est compliquée et il joue sans doute le rôle d'indicateur de police. Par son métier dans l'imprimerie, il rencontre des écrivains comme Beaumarchais, Louis-Sébastien Mercier, Grimod de La Reynière ou Cazotte.

Graphomane, il fait paraître de très nombreux ouvrages touchant à des genres divers, du roman licencieux, comme L'Anti-Justine, ou les Délices de l'amour, au témoignage sur Paris et la Révolution avec Les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne (1788-1794, 8 volumes), en passant par la biographie, avec La Vie de mon père en 1779, œuvre dans laquelle il brosse un tableau idyllique du monde paysan avant la Révolution à travers la représentation élogieuse de son père. Il a également écrit des pièces de théâtre qui n'ont jamais été jouées. Perpétuellement à court d'argent – il mourut dans la misère –, il écrit aussi de nombreux textes pour réformer la marche du monde.

L'œuvre maîtresse de Restif de la Bretonne est Monsieur Nicolas, une vaste autobiographie en huit volumes, échelonnés entre 1794 et 1797. Ce livre fleuve se présente comme la reconstruction d'une existence et expose les tourments personnels de l'auteur et narrateur, comme à propos de la paternité — le titre complet est Monsieur Nicolas, ou le Cœur humain dévoilé — ; mais il témoigne aussi de son temps et constitue une source très abondante de renseignements sur la vie rurale et sur le monde des imprimeurs au XVIIIe siècle.

  1. Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, 1994.
  2. Il prônait l’orthographe simplifiée ; voir Pierre Testud, « Rétif de La Bretonne et la création romanesque », préface du vol. I des Romans Restif de la Bretonne, Paris, Robert Laffont, collection « Bouquins », 2002. C’est d’ailleurs l’orthographe qu’adopte la notice d’autorité de la Bibliothèque nationale de France.
  3. Théodore Zeldin, etc., Une histoire du monde au XIXe siècle, Bibliothèque Historique Larousse, 2013 (2005), p. 36.
  4. « Sur les traces de Rétif de la Bretonne », L'Yonne républicaine,‎ 11 juin 2015url=https://www.lyonne.fr/sacy-89270/actualites/sur-les-traces-de-retif-de-la-bretonne_11476352/

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