Niellage

Diptyque en argento niellato du XVIe siècle de la Natività et de l'Adorazione.
Niellage sur Christ en Croix de Minden (Allemagne).
Dans de petits médaillons, des personnages gravés en noir se détachent sur un fond d'argent poli.
Calice de Gilles de Walcourt (détail du pied), par Hugo d’Oignies, 1228, Namur (Belgique).

Le niellage est la technique d'orfèvrerie qui consiste à appliquer le nielle (ou niello, du latin nigellus, « noirci »), un sulfure métallique de couleur noire qui inclut du cuivre, de l'argent et souvent même du plomb ou du borax, employé comme matière de remplissage dans la marqueterie de métaux. Le métal gravé est rempli avec cet alliage fondu le long des traits produits par la gravure au burin, ensuite la surface niellée est polie pour éliminer le dépassement de métal ajouté.

Cette technique d'orfèvrerie est à distinguer des émaux ou du damasquinage et l'expression « émail de niellure » est impropre.

Le graveur de nielles est un « nielleur[1] » et le résultat une « niellure ».

Le nielle est donc, d'abord, une technique d'orfèvrerie émaillée avant d'être considérée comme comme un pigment servant à l'impression sur papier. À Florence, dans l'atelier de Maso Finiguerra, le nielle tiré sur papier offit, en effet, au cours d'une soixantaine d'années, une modalité nouvelle à l'art de l'estampe. Les premiers nielles florentins étant imprimés sur des matrices en soufre. Les nielles plus tardifs du Bolonais Peregrino da Cesena[2] ayant été, la plupart du temps, imprimés directement sur la plaque de métal. Le « Combat d'hommes nus » d'Antonio Pollaiuolo est la plus célèbre gravure en taille douce tirée au nielle[3].

  1. Duchesne, Essai sur les nielles, 1826, p. 41.
  2. Louvre. exposition « Dessins bolonais du XVIe siècle dans les collections du Louvre », 2 octobre 2022 [1]
  3. Catherine Loisel et Pascal Torres (Exposition Louvre 2011), Les premiers ateliers italiens de la Renaissance : de Finiguerra à Botticelli, Le Passage : Louvre éd., , 157 p., 24 cm (ISBN 978-2-84742-168-2 et 978-2-35031-335-1, SUDOC 155012592), p. 127-131 « Du nielle à l'estampe dans les premiers ateliers florentins ».

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