Le niellage est la technique d'orfèvrerie qui consiste à appliquer le nielle (ou niello, du latin nigellus, « noirci »), un sulfure métallique de couleur noire qui inclut du cuivre, de l'argent et souvent même du plomb ou du borax, employé comme matière de remplissage dans la marqueterie de métaux. Le métal gravé est rempli avec cet alliage fondu le long des traits produits par la gravure au burin, ensuite la surface niellée est polie pour éliminer le dépassement de métal ajouté.
Cette technique d'orfèvrerie est à distinguer des émaux ou du damasquinage et l'expression « émail de niellure » est impropre.
Le graveur de nielles est un « nielleur[1] » et le résultat une « niellure ».
Le nielle est donc, d'abord, une technique d'orfèvrerie émaillée avant d'être considérée comme comme un pigment servant à l'impression sur papier. À Florence, dans l'atelier de Maso Finiguerra, le nielle tiré sur papier offit, en effet, au cours d'une soixantaine d'années, une modalité nouvelle à l'art de l'estampe. Les premiers nielles florentins étant imprimés sur des matrices en soufre. Les nielles plus tardifs du Bolonais Peregrino da Cesena[2] ayant été, la plupart du temps, imprimés directement sur la plaque de métal. Le « Combat d'hommes nus » d'Antonio Pollaiuolo est la plus célèbre gravure en taille douce tirée au nielle[3].