Paduka

Des padukas raffinées munies de hautes semelles faisaient partie du trousseau de mariage traditionnel en Inde[1].

La paduka est la plus ancienne chaussure indienne. Ce n'est rien de plus qu'une semelle avec un petit bouton qui s'engage entre le premier et le deuxième orteil[2].

Padukas en forme de poissons, bois incrusté de laiton, Sud-Bengale, début du XXe siècle (Bata Shoe Museum de Toronto).

Il en existe une très grand variété de formes et de matériaux. Elles peuvent suivre le contour du pied ou être en forme de poissons, par exemple, et être fabriquées en bois, en ivoire, ou même en argent. Elles sont parfois très décorées. Les plus complexes peuvent faire partie du trousseau de mariage des fiancées, servir d'offrandes religieuses ou être elles-mêmes l'objet de vénération[1]. Les plus simples étaient portées par le peuple, tandis que celles de teck, d'ébène, de bois de santal, incrustées d'ivoire ou de fils de métal, signalaient le statut de leur porteur[2].

Simples padukas portées par les mendiants et les ascètes.

Aujourd'hui, les padukas sont généralement portées par les mendiants et les ascètes hindous ou jaïn. Leur signification dans la mythologie hindoue est liée à l'épopée du Ramayana. Elle renvoie aussi à la vénération des empreintes des saints et des divinités[2],[3],[4].

Le mot « paduka » désigne aussi les empreintes des divinités hindoues comme Vishnou, Shiva et d'autres, qui sont vénérées sous cette forme dans des bâtiments et des temples construits à cette intention. C'est par exemple le cas au temple de Vishnupada (en) de Gaya, dans le Bihar, où on vénère une empreinte du pied de Vishnou dans le basalte. On vénère également une empreinte du pied de Bouddha sous l'arbre de la Bodhi à Bodhgaya[4],[5].

C'est aussi un symbole royal (comme couvre-chef) en Malaisie, en souvenir du geste de respect de Bharata à l'égard de son frère Râma. Les mots « Seri Paduka », équivalent à « Sa Majesté », constituaient un titre décerné aux dignitaires des cours royales malaisiennes pour services exceptionnels[6].

  1. a et b (en) « Wooden shoe — India, early 18th century », sur britishmuseum.org
  2. a b et c La Paduka, Musée Bata de la chaussure, 2006. (5 pages)
  3. (en) « Paduka » [archive du ], Fashion Encyclopedia (consulté le )
  4. a et b Monier Monier-Williams, « Sankrit Lexicon » (consulté le ), p. 618
  5. « Dans les pas des dieux » (consulté le ), Musée Bata de la chaussure, 2006.
  6. (en) Kampar, Sri Paduka: the exile of the Prince of Ayodhya, Ohio University, Center for International Studies, , 3-4 p. (lire en ligne)

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