La peste porcine africaine ou PPA (en anglais, African swine fever ou ASF) est une maladie animale qui touche les porcs, mais aussi les sangliers[1], les phacochères, les potamochères et les tiques, qui en sont le vecteur probable.
La PPA est une maladie virale, causée par le virus de la peste porcine africaine qui est endémique dans le milieu naturel en Afrique subsaharienne. C'est un Asfivirus, un grand virus à ADN double-brin qui se réplique dans le cytoplasme des cellules infectées. C'est en 2022 le seul représentant officiel de la famille des Asfarviridae (mais Faustovirus, au positionnement discuté[2], est parfois attribué à cette famille[3]). C'est le seul virus à ADN double brin connu à être transmis par des arthropodes. Attaquant certaines cellules du système immunitaire, il cause des hémorragies mortelles chez les porcs domestiques. Certains isolats sont retrouvés dans tous les organes du porcelet seulement 30 h après l'inoculation[4] et ils peuvent provoquer leur mort en à peine une semaine. Le cycle d'infection implique les tiques (du genre Ornithodoros), les potamochères, phacochères et hylochères. Ces espèces-réservoir sont des porteurs asymptomatiques.
Le virus ne menace pas la santé humaine, mais étant hautement mortel pour les cochons et sangliers[5], il est source d'importants dégâts socioéconomiques. C'est donc une maladie à enjeu vétérinaire et à déclaration obligatoire. Une seule détection faite dans un pays peut justifier des interdictions d'exporter vers d'autres pays.
La PPA est détectée depuis plusieurs décennies en Sardaigne chez des sangliers et des porcs semi-sauvages. Au début des années 2000 pour la première fois des sangliers sont touchés, et en grand nombre, de même que des porcs en Europe de l’Est (Pologne, Lituanie, Lettonie, Estonie, Tchéquie, Moldavie, Ukraine, Biélorussie, Russie), faisant craindre qu'ils ne véhiculent le virus vers toute l'Europe, et que des chasseurs ou leurs chiens ou des charcuteries contaminées[6],[7] puissent involontairement le véhiculer[1].
En 2018, une épidémie de peste porcine africaine en Chine a conduit à l'abattage de 20 000 bêtes[8]. Idem en Roumanie où plus d'une centaine de milliers de porcs sont tués durant l'été après la survenue de nombreux foyers d'infection. En , neuf sangliers porteurs du virus sont retrouvés morts en Belgique, dans le sud de la Wallonie[9]. Depuis lors, la maladie progresse en Chine, en Europe de l'Est et en Belgique malgré les moyens mis en œuvre pour tenter de limiter sa propagation.
Aucun vaccin n'étant attendu avant 2027[réf. nécessaire], les chercheurs ont tenté de comprendre pourquoi et comment cette maladie mortelle persiste chez le sanglier et comment limiter si cela est possible la circulation du virus[1]. La découverte sérendipiteuse, en 2017, d'un sanglier immunisé naturellement a cependant permis la distribution en 2019 d'un vaccin administrable oralement, qui semble efficace[10].