Pierre de tonnerre, céraunie
En géomythologie et ethnopaléontologie, les pierres de foudre ou pierres de tonnerre, aussi appelées céraunies (du latin cerauniae), sont des pierres de forme ou d'aspect singulier, que la tradition a longtemps considérées comme des objets tombés du ciel lors d'un orage, ou comme des objets en métal (coin, hache, marteau…) transformés en pierre dans le sol sous l'action de temps ou de la foudre. Il peut s'agir de pierres naturelles ou d'artéfacts, découverts au hasard d'un labour ou dégagés par les eaux de ruissellement (donc plus abondantes après l'orage et la foudre).
Ces pierres dont on n'expliquait pas l'origine donnaient lieu à des cultes et à de nombreuses superstitions, notamment la croyance magico-religieuse en la protection par ces pierres (pratiques apotropaïques). Le théologien Du Hamel, dans son Traité des météores et des fossiles en 1660, théorise un esprit lapifique qui métamorphose les objets métalliques en pierre. À partir du XVIIIe siècle, les antiquaires rompent avec cette conception et commencent à attribuer ces vestiges aux populations qui habitaient la région où elles sont découvertes, avant les Romains[1],[2].