La dérivation virale, ou encore court-circuit ou court-circuitage viral (dit aussi shunt viral, calque de l'anglais viral shunt en anglais) est un mécanisme qui empêche les particules organiques microbiennes marines (POM) de migrer vers les niveaux trophiques, en les recyclant en matière organique dissoute (DOM), laquelle peut être facilement absorbée par les micro-organismes. La quantité de DOM recyclée par la voie du shunt viral est comparable celle générée par les autres principales sources de DOM marine[1].
Les virus peuvent facilement infecter les micro-organismes de la boucle microbienne en raison de leur relative abondance par rapport aux microbes[2],[3]. La mortalité des procaryotes et des eucaryotes contribue au recyclage des nutriments carbonés par lyse cellulaire. Il existe également des preuves de régénération de l'azote[pas clair] (en particulier de l'ammonium). Ce recyclage des nutriments contribue à stimuler la croissance microbienne[4]. Jusqu'à 25% de la production primaire de phytoplancton dans les océans mondiaux peut être renouvelée dans la boucle microbienne grâce au shunt viral[5].
↑Robinson, Carol, and Nagappa Ramaiah. "Microbial heterotrophic metabolic rates constrain the microbial carbon pump." The American Association for the Advancement of Science, 2011.
↑(en) Wigington, Sonderegger, Brussaard et Buchan, « Re-examination of the relationship between marine virus and microbial cell abundances », Nature Microbiology, vol. 1, no 3, , p. 15024 (ISSN2058-5276, DOI10.1038/nmicrobiol.2015.24, lire en ligne)
↑Tsai, An-Yi, Gwo-Ching Gong, and Yu-Wen Huang. "Importance of the Viral Shunt in Nitrogen Cycling in Synechococcus Spp. Growth in Subtropical Western Pacific Coastal Waters." Terrestrial, Atmospheric & Oceanic Sciences25.6 (2014).
↑Wilhelm et Suttle, « Viruses and nutrient cycles in the sea: viruses play critical roles in the structure and function of aquatic food webs », BioScience, vol. 49, no 10, , p. 781–788 (DOI10.2307/1313569, JSTOR1313569)