Dans le contexte des élections présidentielles aux États-Unis, un swing state, également appelé État charnière, État pivot, État pourpre[1], État clé, État en balance ou encore État indécis[2], est un État des États-Unis au vote indécis et qui peut donc changer de camp, d'un scrutin à l'autre, entre les deux partis dominants et faire basculer le résultat du vote final.
Les swing states sont des États où aucun des deux grands partis américains, le Parti démocrate et le Parti républicain, ne gagne systématiquement. Ils balancent d'un côté ou l'autre, selon l'élection.
On oppose les swing states aux États « rouges et bleus », qui votent régulièrement pour les partis républicain ou démocrate.
Contrairement à d'autres modes de suffrage où la voix de chaque citoyen compte individuellement, lors de l'élection présidentielle américaine, l'avance d'un candidat dans un État qui lui est déjà acquis ne change rien au résultat global, ce qui compte est de savoir si l’État est favorable ou défavorable.
Ainsi, les candidats aux présidentielles américaines jugent inutile de faire campagne dans les États qui leur sont très favorables ou très hostiles. Les démocrates font très peu campagne à New York, en Californie ou dans les États qui votent républicain. Les républicains font très peu campagne dans les États républicains (Alabama, Missouri) ou dans les États qui votent démocrate.
Les swing states hésitent entre les deux partis, selon les élections.
Dans ces États, républicains et démocrates ont autant de chances d'arriver en tête des suffrages exprimés et donc de remporter la totalité de leurs grands électeurs. La campagne présidentielle a donc tendance à se concentrer sur cette poignée d’États, qui sont souvent la clé de la victoire. Ainsi, en 2020, six à dix États sont considérés comme déterminants pour les élections et monopolisent donc la campagne électorale.
Ce mécanisme est fréquemment critiqué aux États-Unis, du fait de son ancienneté et de ses défauts : il ne garantit pas la victoire au vote populaire et biaise la représentation des électeurs. Pour autant, le système du collège électoral est accepté par les Américains et aucun changement n'est envisagé.