Tanis Ville d'Égypte antique | |
Proposition de restitution de Tanis à la Basse époque. | |
Noms | |
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Nom égyptien ancien | Djanet, Wass.t mkt |
Nom grec | Tanis |
Nom arabe | Ṣān al-Ḥagar (صان الحجر) |
Administration | |
Pays | Égypte |
Région | Basse-Égypte |
Nome | 19e : Nome inférieur de l'Enfant royal (jmt-pḥ) |
Démographie | |
Gentilé | tanite |
Géographie | |
Coordonnées | 30° 58′ 00″ nord, 31° 52′ 00″ est |
Localisation | |
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Tanis est le nom grec de l’antique cité de Djanet (Djâni en copte), et aujourd'hui un important site archéologique du nord-est de l'Égypte, sur la branche tanitique du Nil. La première étude de Tanis date de 1798 et de l'expédition de Bonaparte en Égypte. L'ingénieur Pierre Jacotin en dressa le plan qui fut publié dans la Description de l'Égypte. Tanis a été fouillée en 1825 par Jean-Jacques Rifaud, qui y trouva les deux sphinx en granite rose du musée du Louvre[1], puis par François Auguste Ferdinand Mariette entre 1860 et 1864, puis par William Matthew Flinders Petrie de 1883 à 1886. Les travaux ont été repris par Pierre Montet de 1929 à 1956. La Mission française des fouilles de Tanis (MFFT) étudie le site depuis 1965, sous la direction de Jean Yoyotte, puis de Philippe Brissaud[2], et enfin de François Leclère depuis 2013.
Le visage de l’antique capitale apparaît peu à peu, sortant des brumes d’un site longtemps considéré comme peu intéressant par les égyptologues, ne présentant que peu de vestiges monumentaux, au contraire des sites proches du Caire ou de ceux, en bien meilleur état, de la Haute-Égypte. La découverte des tombes royales par Pierre Montet en 1939 changea la donne. Les travaux et études effectués depuis 1985 ont permis de formuler l’hypothèse que Tanis avait été conçue d’emblée par ses fondateurs comme une Thèbes du Nord.
On distingue encore aujourd’hui les principales parties du temple, grâce à la présence de ces grands obélisques qui marquaient les différents pylônes comme dans d’autres temples. Tous tombés au sol et couchés dans une direction unique, ils semblent avoir été abattus par un violent tremblement de terre durant l’époque byzantine. Ces obélisques forment d’ailleurs l’un des aspects les plus spectaculaires du site. Les archéologues en ont compté plus d’une vingtaine. L'accumulation de vestiges de différentes époques participa à la confusion des premiers archéologues, qui virent en Tanis la ville des temps bibliques dans laquelle les Hébreux auraient subi l’esclavage de pharaon. Pierre Montet, en inaugurant ses grandes campagnes de fouilles dans les années 1930, partait du même postulat, espérant ainsi découvrir des traces qui confirmeraient les récits de l’Ancien Testament. Ses fouilles allaient peu à peu infirmer cette hypothèse, même s'il en fut jusqu’à la fin le défenseur convaincu. Il fallut attendre la découverte de Qantir/Pi-Ramsès et la reprise des fouilles pour que la place de Tanis soit enfin restituée dans la longue chronologie des sites du delta.