La notion patrimoniale de terroir désigne un espace biogéographique et parfois une région naturelle, considérée comme homogène en termes de ressources naturelles ou semi-naturelles et culturelles ; en termes de caractéristiques édaphiques (c'est-à-dire de conditions de sol et sous-sol et de climat local) et écopaysagère ; et en termes de traditions agricoles et de productions agricole, qui résultent d'adaptation à ces conditions locales, notamment — mais pas uniquement —, par la spécialisation agricole de ce territoire (culture, élevage[1]). C'est une construction socio-environnementale, héritage de siècles ou millénaires d'interactions loco-régionales entre une communauté humaine aux traits culturels, savoirs et pratiques distinctifs, et le milieu naturel, y compris géologique (par exemple, le jus de raisin et le vin de Chablis doivent leur typicité aux marnes grises et bancs de calcaire riches en fossiles d' Exogyra virgula, une petites huître qui filtrait l'eau de la mer durant le kimméridgien [-150 millions d’années environ])[2].
Le mot « terroir » semble ne pas avoir d’équivalent dans les autres langues européennes, anglo-saxonnes notamment, et se confond alors souvent avec la notion de territoire[3],[4],[5].
Cette notion semble plus ou moins prisée selon les époques, et se traduit depuis plusieurs années par une valorisation culturelle et économique par la notion d'indication géographique[6],[7], aujourd'hui gravement mises en péril par le dérèglement climatique.