Toponymie de Tournai

La toponymie de Tournai est l'étude de l'évolution graphique, de la signification et de l'étymologie du toponyme Tournai.

En raison de sa permanence, un toponyme évolue avec la vie du lieu qu'il définit et s'adapte en fonction des changements de population, de langue ou de pouvoir. Tournai, ville de Belgique se situant aujourd'hui dans la province de Hainaut, est une cité vieille de plus de 2 000 ans. Ce toponyme a donc connu une évolution phonétique permanente au cours des siècles, dont les différentes graphies portent plus ou moins la trace, et sa signification a fait l'objet de diverses études étymologiques plus ou moins sérieuses. À l'instar d'autres toponymes belges, la recherche étymologique consiste principalement en un choix entre une origine celtique, germanique ou latine. La théorie étymologique privilégiée aujourd'hui considère la racine celtique hypothétique *tur- (« hauteur ») comme l'origine du toponyme d’abord pour des raisons philologiques, confortées ensuite par la situation géographique de la localité, en effet le noyau belgo-romain primitif de la cité est situé sur une légère éminence[1],[2].

Si la recherche toponymique actuelle s'inscrit surtout dans une démarche scientifique, elle a aussi permis d'appuyer un discours politique par le passé. Dans le cas de Tournai par exemple, une étymologie mythique liées aux origines légendaires de la ville s'est d'abord inscrite au XIIe siècle dans la revendication politico-religieuse d'un diocèse de Tournai pleinement indépendant de celui de Noyon[3]. Le « réveil national belge » du début du XIXe siècle a également encouragé des intellectuels locaux à s'interroger sur les origines de la ville et de son nom.

Du côté de la graphie du toponyme, l'officielle Tournai fait parfois place à la graphie post-médiévale Tournay ou à la forme latine Tornacum (surtout lorsqu'il s'agit de vieillir plus ou moins artificiellement le nom de la ville). Ce phénomène se retrouve notamment dans le monde associatif[4] ou dans le commerce : de l'antiquaire-brocanteur[5] à la marque de bière[6] en passant par le garagiste[7].

  1. Blampain Daniel (dir.), Le français en Belgique, Duculot et C.F.B., Louvain-la-Neuve, 1997, p. 8, (ISBN 978-2-8011-1126-0), [présentation en ligne] [présentation en ligne].
  2. Loicq Jean, « La toponymie ou science des noms de lieux. Son application au patrimoine celtique de l'Ardenne », Folia Electronica Classica, no 5, Louvain-la-Neuve, janvier-Juin 2003, [lire en ligne].
  3. Glorieux Isabelle, « Tournai, une ville fondée par un soldat de Tullus Hostilius ? À propos des origines légendaires de la cité des Cinq clochers », Folia Electronica Classica, no 8, Louvain-la-Neuve, juillet-Décembre 2004, [lire en ligne].
  4. Royal Cercle Choral Tornacum
  5. « Au Vieux Tournay »
  6. « La Tournay » (bière)
  7. « Tornacum Motors »

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