La traite des esclaves de Barbarie est le commerce d'êtres humains, majoritairement européens, qui a fleuri principalement entre les XIVe et XVIIIe siècles dans les marchés d’esclaves du littoral de la côte des Barbaresques. La piraterie sarrasine en Méditerranée, qui commença au VIIIe siècle et dont le premier épisode mémorable, en période carolingienne, fut le raid contre les Baléares en 798[1], comporta dès l'origine, à l'occasion des razzias insulaires ou côtières, la capture de personnes vouées dès lors à la servitude ou au statut de « monnaie d'échange ». L'ampleur et l'impact des incursions de pirates musulmans sont bien attestés pour ce qui concerne, par exemple, le littoral du golfe du Lion du XIe siècle au XIIIe siècle[2]. Déjà vigoureuses sur les côtes maghrébines au XIIIe siècle, notamment à Béjaïa où elles étaient une activité importante[3], la traite et la piraterie ont prospéré lorsque ces États se retrouvèrent nominalement sous suzeraineté ottomane (sauf le Maroc qui constituait alors l'Empire chérifien mais possédait également sa propre entité barbaresque, la république des corsaires salétins). Les marchés d’esclaves maghrébins faisaient le commerce d’esclaves que les pirates barbaresques s'étaient procurés dans des razzias d'esclaves sur les navires et par des raids sur les villes côtières d’Italie, de la mer Égée, des îles grecques, d’Espagne, des Baléares, du Portugal, de France, d’Angleterre, d'Irlande, des Pays-Bas et jusqu’en Islande.
Jusqu'au XXe siècle cependant, l'esclavage d'Européens continua. C'est ainsi, notamment, que les pilotes de l'Aéropostale furent régulièrement réduits en esclavage (puis rachetés par l'entreprise qui les employait). Ainsi, Édouard Serre, le chef de Mermoz, Saint Exupéry ou Guillaumet, et Marcel Reine furent des esclaves de la tribu arabe des Reguibat en 1928. Jean Mermoz lui aussi, en 1926, vécut en captivité chez les Berbères du sud du Maroc[4]. Au Maroc, le dernier marché aux esclaves ne ferma qu'en 1920.