Un drame sous Louis XV est la troisième pièce de Jules Verne. Longtemps, les bibliographes verniens ont désigné ces trois pièces sous le terme de tragédie. Ces désignations véhiculent une image erronée des débuts littéraires de Jules Verne. Elles composent, en effet, le portrait d'un jeune homme prenant au beau milieu du XIXe siècle le parti des classiques, d'un « arrière-gardiste » jouant la carte de Jean Racine quand Shakespeare s'était imposé sur les scènes françaises. D'ailleurs, Verne le précise dans une lettre à son père :
« Je ne compte aucunement sur ces œuvres, parce que ce sont des drames et que les drames littéraires ont vécu : néanmoins, ce n'est pas un travail perdu ; ce que je ne puis faire recevoir maintenant, je l'imposerai plus tard[1]. »
Ces pièces sont d'abord des drames par leur cadre historique et géographique, mais aussi par leur dimension. Alors que les tragédies classiques n'atteignent que rarement mille huit cents vers, les drames romantiques, conçus pour la scène, dépassent assez largement ce cadre. Un drame sous Louis XV compte deux mille trois cent cinquante-neuf vers.