Les usines britanniques de l'ombre (shadow factories) furent le résultat du plan de l'ombre (shadow scheme), conçu en 1935 par le gouvernement britannique en préparation de la Seconde Guerre mondiale, dans l'objectif de créer rapidement de nouvelles capacités de production pour produire plus d'avions, ceci en utilisant les équipements, le personnel et la technologie de l'industrie automobile.
La traduction « de l'ombre » est celle retenue historiquement mais, contrairement à ce qui est souvent compris et cru, la notion n'est pas utilisée au sens de secret : des usines « de l'ombre » furent même au programme de visite d'Erhard Milch, administrateur en chef de la Luftwaffe, en 1937[1]. Le terme shadow est plutôt à comprendre au sens de : dans la suite, dans le sillage, sous le patronage... Il serait peut-être plus juste de parler d'usines « à l'ombre », « dans l'ombre » ou « qui seraient l'ombre » de l'industrie automobile[2].
La direction de la Production aéronautique fut formée en avec la responsabilité de fabriquer des carlingues d'avions et des moteurs, les équipements associés et l'armement. Le projet fut dirigé par Herbert Austin et développé par le ministère de l'Air sous le nom de projet plan de l'ombre. Sir Kingsley Wood prit la responsabilité de l'opération en , à la suite de sa nomination en tant que secrétaire d'État à l'Air, succédant à lord Swinton.
Un grand nombre d'usines furent construites, d'une dizaine opérationnelles juste avant le début de la guerre, à 175 en février 1944, une partie étant dans les dominions. Ce grand nombre participait aux mesures de dispersion conçues pour réduire le risque d'un effondrement total de la production en cas de bombardement d'une installation centralisée.