La Villa 31, parfois appelée Barrio Padre Mugica ou Barrio 31[1], est un grand bidonville situé dans le quartier Retiro à Buenos Aires, près de la gare locale. Sa population est d'environ 40 000 habitants, dont beaucoup sont des immigrants du Paraguay ou de Bolivie. La plupart ont moins de 40 ans[2].
La première trace du bidonville date de 1932, lorsque certains immigrants et travailleurs, à la suite de la Grande Dépression en Argentine, ont commencé à occuper la zone en raison de sa proximité avec le port de Buenos Aires. Le bidonville était un refuge pour les personnes de classe inférieure, venues du reste de l’Argentine, en particulier du nord du pays. Le bidonville attirait également des immigrants des pays voisins. C’est devenu une caractéristique essentielle du bidonville[1].
Le bidonville est un symbole d'inégalité du pays car il se trouve à proximité des zones économiques les plus importantes de Buenos Aires, comme Recoleta ainsi que du secteur le plus valorisé du quartier Retiro. Les gouvernements successifs ont tenté d'expulser la zone sans résultat pendant des décennies, entraînant parfois une croissance de la zone. L'opposition à l'expulsion de la Villa 31 était représentée par certains groupes d'habitants et organisations de gauche. Après de longues discussions et débats, le gouvernement de Buenos Aires a reconnu la légalité et le droit de propriété des habitants du bidonville[1],[3].
Le conseil municipal prévoyait de rénover le quartier d'ici 2020, en améliorant les logements, offrant la possibilité aux gens de devenir propriétaires et en raccordant l'électricité, l'eau et les égouts aux installations. Le plan de 320 millions de dollars, financé par la Banque mondiale et la Banque interaméricaine de développement, visait à réinstaller les squatteurs dans 1 350 nouveaux logements. Au moins 30 % des résidents craignaient de ne pas être relogés[4].