Le vitalisme de l'école médicale de Montpellier, plus succinctement appelé vitalisme de Montpellier, est un courant de pensée médical et philosophique. Il émerge dans la seconde moitié du XVIIIe siècle sous l'impulsion de médecins et philosophes influencés par le contexte intellectuel de l'époque. La maladie y est interprétée de façon originale comme un dysfonctionnement de l'ensemble de l'organisme mettant à mal son intégrité. Perdurant pendant plus d'un siècle, cette philosophie médicale trouve un terrain favorable dans l'Université de Montpellier, une institution réputée pour son ouverture aux idées philosophiques.
C'est dans le sillage de l'école de médecine de Montpellier qu'apparaît le mot « vitalisme », introduit notamment par Charles-Louis Dumas, doyen de la Faculté de médecine de la ville, dans ses Principes de physiologie en 1800. Le vitalisme de cette école envisage les organismes vivants comme des unités indivisibles animées par un principe vital irréductible à l'activité physique des organes, bien que non assimilable à l'âme pensante. Il se présente comme une position intermédiaire entre le mécanisme du début du XVIIIe siècle et le vitalisme animiste attribué à Stahl, ainsi qu'entre le matérialisme et le spiritualisme.
À la fin du XVIIIe siècle, l'école de Montpellier jouit d'un grand prestige en France et entre en rivalité avec l'école de Paris, plus matérialiste, et qui préconise une approche dite « organiciste » de la médecine, fondée sur l'étude des organes.