Xanthippe Ξάνθιππος | |
Naissance | IIIe siècle av. J.-C. Sparte |
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Origine | Sparte |
Allégeance | Carthage |
Grade | général carthaginois |
Commandement | Armée des mercenaires de Carthage |
Conflits | Première guerre punique |
Faits d'armes | Bataille de Tunis |
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Xanthippe (en grec ancien Ξάνθιππος / Xánthippos) est un général spartiate qui vécut au IIIe siècle av. J.-C. Il entre au service de Carthage lors de la première guerre punique et réorganise l'armée des mercenaires. Il défait le consul romain Régulus et le fait prisonnier en 255 à la bataille de Tunis.
D'après Appien, ce furent les Carthaginois qui demandèrent à Sparte un général car ils attribuaient leurs revers face aux Romains à un manque de leur chef[1].
L'historien grec Polybe dans le livre I de ses Histoires donne une tout autre version. Pour lui l'arrivée de Xanthippe est plutôt fortuite et il serait arrivé avec d'autres mercenaires venus de Grèce :
32. Sur ces entrefaites (une défaite Carthaginoise) aborde un de ces racoleurs de mercenaires qu'on avait auparavant envoyé en Grèce, amenant une quantité de soldats parmi lesquels un certain Xanthippe, un Lacédémonien qui avait reçu l'éducation spartiate et possédait l'expérience correspondantes des opérations militaires. Apprenant la défaite précédente, les conditions et les circonstances où elle s'était produite, et considérant l'armement des Carthaginois et la quantité de leurs cavaliers et de leurs éléphants, il se prit à raisonner et déclara à ses amis que les Carthaginois n'avaient pas été vaincus par les Romains, mais par eux-mêmes à cause de l'incompétences de leurs chefs. POLYBE, I, 32, 1-3. (Trad. P. Pedech)
Bien vite les propos de Xanthippe se répandirent et les dirigeants décidèrent de le convoquer, l'écoutèrent et lui remirent une armée pour le mettre à l'épreuve:
Les paroles de Xanthippe mettaient dans le public des rumeurs et des conversations optimistes; mais lorsque, conduisant la troupe hors de la ville, il rangea en bon ordre, se mit à faire manœuvrer les différents corps de troupes bien alignés et à les commander selon les règles, il produisit un tel effet de contraste, à côté de l'incompétence des généraux précédents, que les gens manifestèrent par des clameurs leur impatience de livrer bataille persuadés qu'ils n'auraient aucun échec sous le commandement de Xanthippe. La dessus, les généraux voyant le morale des troupes subitement réconforté, après leur avoir adressé les encouragements appropriés, partirent en campagne au bout de quelques jours. Cette armée comptait douze mille fantassins, quatre mille cavaliers et un nombre d'éléphants approchant de la centaine. POLYBE, I, 32, 6 - 9 (Trad. P. Pédech).
Les Carthaginois décident donc de livrer bataille aux Romains et c'est ainsi que s'engage la bataille de Tunis en 255 av. J.C.
Xanthippe commence la bataille par une attaque des éléphants qui occupe la plus grande partie de l'infanterie romaine et lance sa cavalerie sur les ailes de son adversaire. Au premier choc, la cavalerie romaine, largement dépassée en nombre, est aisément défaite et mise en fuite par son homologue carthaginoise. Les Romains connaissent par contre un certain succès sur leur aile gauche avec 2 000 hommes, peut-être des troupes alliées, qui défont les mercenaires en face d'eux et les poursuivent jusqu'au-delà de leur camp.
Pendant ce temps, au centre, l'infanterie romaine résiste à l'attaque d'éléphants mais seules quelques unités isolées réussissent à attaquer la phalange carthaginoise et elles sont facilement battues. Finalement, la cavalerie carthaginoise charge les Romains déjà malmenés des deux côtés à la fois, détruisant toute cohésion et annihilant l'armée romaine. Seuls les 2 000 hommes de l'aile gauche, victorieux des mercenaires parviennent à s'échapper et sont rembarqués par la flotte romaine ; le consul Regulus lui-même est fait prisonnier[2].